Un confinement nommé « Troisième voie » !
Depuis plus d’un an maintenant, le pouvoir, semaine après semaine, nous sert le même scénario. Après quelques jours de mauvais suspense, de blabla gouvernemental oscillant entre promesses sur le bout du tunnel et avis de rebond épidémique, tombe l’oracle gouvernemental dans une cérémonie du jeudi soir aussi lassante qu’une mauvaise remise des Césars.
Mais hier, plus qu’un cocktail de mesures, Jean Castex a lâché une grenade à fragmentations baptisée « troisième voie ».
En fait, un confinement de jours sur , pendant quatre semaines, dans les Alpes-Maritimes, en Île-de-France, dans les Hauts-de-France, dans l’Eure et la Seine-Maritime, des déplacements interrégionaux interdits pour leurs habitants, des déplacements journaliers avec attestation dans une limite de dix kilomètres, les commerces non essentiels fermés et une demi-jauge dans les lycées.
À qui la faute ? Au virus bien sûr qui galope mais le chef de l’État, dos au mur, voit toute sa stratégie démentie par les faits.
En janvier, tous ses conseils lui disaient de confiner alors que le variant anglais était encore balbutiant et qu’il pouvait encore être cassé. Faisant de la politique sa priorité, il refuse cette mesure car il est « en précampagne électorale ». Il prie aussi instamment le conseil scientifique de se taire.
La flambée épidémique lui donne aujourd’hui tort. Est-il Hippocrate ou Diafoirus ? Un jour viendra où les Français diront ce qu’ils pensent de ce Président qui n’en fait qu’à sa tête, comme s’il était agrégé en épidémiologie, réanimation, virologie, etc.
Jupiter n’est plus Jupiter mais Asclépios, alias Esculape, le dieu gréco-romain de la médecine.
La France est devenue son hôpital qu’il administre en mandarin. Certes, il consulte mais il fabrique tout seul les potions qu’il administre. En se préoccupant d’abord des conséquences électorales de ses choix. Celui qu’il vient de faire a donc dû lui coûter tant il voulait l’éviter.
Hélas, le virus prend à présent les ordonnances sanitaires présidentielles de vitesse. Il court plus vite qu’une politique de tests défaillante et qu’une vaccination trop lente.
Le confinement revient donc en boomerang et signe l’échec des prescriptions médicales élyséennes de ce début d’année, en dépit du plaidoyer pro domo de Jean Castex.
S’il décide seul, Emmanuel Macron cultive néanmoins l’art de l’apparence pour ne pas être l’unique comptable de ses décisions. Ainsi laisse-t-il son Premier ministre et son ministre de la Santé annoncer ses choix et faire le sale boulot. Un travail de marionnettiste conjugué à un art de la défausse. L’Élysée n’hésite pas à distiller dans la presse les colères du Président contre ses ministres, manière de leur faire porter le chapeau des ratés de sa politique.
Tout ceci est sans doute très habile, très politicien, mais est-ce le meilleur moyen de protéger les Français ?
« S’il décide seul, Emmanuel Macron cultive néanmoins l’art de l’apparence pour ne pas être l’unique comptable de ses décisions. »