Monaco-Matin

Var : il devient fou après qu’une camionnett­e lui force le passage

- V. W.

Nous sommes (trop) nombreux à posséder un « double maléfique » qui se manifeste une fois assis derrière le volant de son véhicule. Celui de Stéphane C. s’est réveillé un matin de juin 2018. Et aujourd’hui encore, cet enseignant ne comprend pas ce qu’il lui a pris... « Ma réaction a été irrationne­lle, reconnaîti­l aujourd’hui sans peine à la barre du tribunal correction­nel de Draguignan. Je suis même allé voir un psychologu­e après ça. »

Insérés mais « délinquant­s routiers »

Sa réaction ? Surpris par l’insertion sur la voie, sans doute un peu brutale, de Cyril M. au volant de sa camionnett­e à la sortie de Carnoules, Stéphane va s’engager dans une course-poursuite dangereuse au plus grand mépris du Code de la route. Appel de phares, allures vives, dépassemen­t sur la ligne blanche – ce que les prévenus contestent – invectives... Les deux hommes ne se lâchent pas, ne se garent pas non plus pour s’expliquer.

Soudain, Stéphane C. arrête son véhicule en pleine route à un endroit où la chaussée se rétrécit. « J’avais peur que plus tard sur la route, l’autre conducteur me fasse une queue de poisson et que je finisse dans le fossé...» Cyril M. parvient à stopper son utilitaire. Eric P., qui les suivait dans son Renault Trafic et qui a tout vu, aussi. Mais Ludovic C., surpris par cet arrêt en plein milieu d’une ligne droite, perd le contrôle de sa moto et chute. Si ses blessures sont heureuseme­nt sans gravité - six jours d’ITT lui ont été prescrits - les conséquenc­es auraient pu être plus graves, comme n’a pas manqué de le souligner le président Jean-Louis Galopin. « Nous avons deux personnes insérées dans la société et qui deviennent des délinquant­s routiers, c’est inadmissib­le ! Combien de fois ce genre d’histoire se termine par des violences ou par des accidents mortels...» L’incompréhe­nsion est de mise également du côté du ministère public, qui requiert néanmoins uniquement du sursis et aucune suspension de permis du fait des casiers quasiment vierges des prévenus. La défense de Cyril M., par la voix de Me Didier Collin, plaide la relaxe concernant les blessures involontai­res, arguant que personne, mis à part Eric P. n’avait perdu la maîtrise de son véhicule durant les faits. « Cyril M. n’est en rien responsabl­e de l’accident. La preuve, quand Stéphane C. a stoppé son véhicule, il est parvenu à s’arrêter en étant juste derrière lui. » Un raisonneme­nt qui ne convainc pas le tribunal. Les deux hommes sont condamnés à quatre mois d’emprisonne­ment avec sursis et 800 euros d’amendes. Et sont surtout priés de garder le contrôle de leur démon une fois au volant...

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(Ph. D. M.) Pour une broutille au volant, les deux hommes ont fini devant le tribunal correction­nel de Draguignan.
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