Monaco-Matin

Monaco fait peur àtoutle monde

En revenant à un point du podium et quatre de la 1re place grâce à leur succès contre l’ASSE (0-4), les Monégasque­s ont démontré qu’il faudrait compter avec eux jusqu’au bout.

- LEANDRA IACONO

Aforce, il fallait bien que ça arrive. Au micro de Canal +, Djibril Sidibé a dit ce que tout le monde essayait de soutirer au clan monégasque depuis des semaines : «On vise le podium ». Une réaction à chaud recueillie dans un moment d’euphorie, mais symbolique quand même. Niko Kovac a d’ailleurs failli tomber de sa chaise quand un journalist­e l’a interrogé sur les mots du défenseur, le Croate s’évertuant ensuite à rappeler qu’il ne voulait pas parler du podium avant d’avoir sécurisé la qualificat­ion en Ligue Europa.

Or, l’ASM n’est plus vraiment en position de se cacher, d’autant que le rival niçois lui a rendu un beau service hier en battant l’OM, 5e, et donc en le laissant à 14 points. Le match contre les Verts n’a été qu’une énième démonstrat­ion de tout ce qu’elle fait très bien : jouer en avançant tout le temps et marcher sur tout le monde. La défaite à Strasbourg a été oubliée aussi vite qu’elle est arrivée, confirmant la thèse de l’accident, et le nul contre le leader lillois a apporté de nouvelles garanties sur la capacité des Rouge et Blanc à rivaliser avec les meilleurs. Quoiqu’il arrive ce soir lors du match entre Lyon et Paris, Monaco basculera au pire à la trêve à deux points du podium. Une situation comptable qui invite au rêve à huit journées de la fin. Car le club du Rocher a beaucoup d’atouts et des concurrent­s directs qui doivent encore s’affronter deux fois chacun quand lui n’a plus que Lyon sur son chemin.

Le turnover, tout un art

En alignant d’entrée Stevan Jovetic aux dépens du capitaine Wissam Ben Yedder, Niko Kovac a fait passer un message fort. Il aura besoin de tout le monde jusqu’au bout. Le coach croate peut se permettre de titiller un peu l’ego de son internatio­nal français puisqu’il se trompe rarement. Vendredi encore, ses choix se sont révélés payants. L’attaquant monténégri­n, entré en jeu en cours de match 22 fois cette saison, a été très bon au côté de Kevin Volland et son but plein de caractère, après son penalty manqué, a lancé son équipe sur la voie du succès. Aligné à droite de la défense,

Sidibé a été solide, comme Disasi de retour en charnière centrale pour pallier le forfait de Maripan. Relancé après plusieurs matchs sur le banc, Sofiane Diop a marqué son 7e but de la saison, lui qui n’en avait inscrit aucun en Ligue 1 avant cet exercice. Lancé à la 75eminute, Krépin Diatta y est également allé de son but, son tout premier sous les couleurs monégasque­s, servi subtilemen­t par Fabregas, un autre entrant. Bref, « le turnover, c’est la force de cette équipe », a résumé « Djib ».

Une défense qui ne craque plus

Ce turnover est d’autant plus efficace qu’il n’influe jamais négativeme­nt sur le rendement monégasque, puisque la patte Kovac est désormais assimilée par tous. Sur les trois dernières rencontres (Coupe de France inclus), l’ASM a joué avec trois arrières droits différents : Aguilar, Disasi et Sidibé sans que cela ne lui fasse concéder plus d’occasions.

Le premier peut jouer plus haut, le second dans l’axe, et le troisième se plaît beaucoup dans ce 3-2-4-1 où on lui demande de participer à la constructi­on des actions sans se cramer les jambes.

Dans le Chaudron, Benjamin Lecomte n’a eu aucun arrêt à faire, ce qui avait déjà été le cas contre Lille, et Monaco vient d’enchaîner 5 clean-sheets sur ses six derniers matchs. Sa nouvelle solidité défensive résiste donc au temps et à l’alternance, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle, tant le sprint final devrait se jouer sur des détails.

Une efficacité offensive retrouvée

Monaco n’avait pas spécialeme­nt besoin de se rassurer, puisque son incapacité à marquer ne datait que de deux matchs de L1 contre des équipes particuliè­rement difficiles à bouger. Mais ce festival de buts, quatre en plus d’une frappe sur la barre et d’un penalty manqué, vient contredire le sentiment prégnant que l’ASM était un poil moins tranchante dernièreme­nt. Il est bon pour la confiance et pour soigner une différence de buts (22) toujours largement en sa défaveur en comparaiso­n à Lille (32), Paris (44) et Lyon (31) avant les matchs du jour. Surtout l’ASM a de nouveau prouvé que le danger pouvait venir de partout avec désormais 14 buteurs différents depuis le début de la saison.

Tchouaméni-Fofana :

c’est très fort Après avoir tenu la dragée haute au milieu lillois dimanche, Aurélien Tchouaméni a réalisé un nouveau match de très haut niveau dans le Forez, confirmant ainsi sa fin de saison en boulet de canon. En plus de son influence toujours grandissan­te dans le jeu, l’ancien Bordelais de 21 ans a été passeur puis buteur et soigné des stats sur lesquelles il confiait modestemen­t il y a quelques semaines vouloir s’améliorer. Demain, il rejoindra l’équipe de France Espoirs pour participer à la phase de poules de l’Euro avec l’ambition logique d’y jouer les premiers rôles. Mais sa nouvelle popularité ne doit pas occulter l’apport de Youssouf Fofana à ses côtés. Leur associatio­n rappelle celle de Fabinho et de Bakayoko et donc forcément de bons souvenirs à une ASM qui se prend logiquemen­t à rêver.

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(Photo AFP)

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