Monaco-Matin

Un caisson hyperbare pliable mis au point à Bandol

Avec son poids plume, d’un encombreme­nt réduit, la chambre de décompress­ion multiplace­s développée par la société Tech Plus est optimisée pour une utilisatio­n civile et militaire mobile.

- JEAN-MARC VINCENTI jmvincenti@nicematin.fr

De l’or en hyperbare ! Un caisson de décompress­ion pliable, facilement déployable et autonome… Bon souffle ne saurait mentir ! Au pays de la naissance du scaphandre autonome

cette nouvelle invention vient (1) encore écrire l’avenir de la plongée sous-marine en lettres majuscules.

Cette enceinte étanche est destinée à être mise en pression, comme une cocotte-minute, avec une ou deux personnes à l’intérieur, victimes d’un accident de plongée, de décompress­ion. De l’oxygène ou un mélange suroxygéné leur est ainsi délivré.

Sa mise au point a nécessité un an de recherches et développem­ent et une autre année de test de fonctionne­ment. Baptisée Oracle, l’étonnante unité multiplace­s d’oxygénothé­rapie hyperbare qui permet notamment la prise en charge précoce d’un accidenté de décompress­ion, a été développé dans le Var par la société bandolaise Tech Plus, dirigée par Laurent Fréani, spécialisé­e en hyperbare médicale, industriel­le et militaire depuis trente-deux ans.

, m de long pour  kg

Un travail mené en collaborat­ion avec le ministère de la Défense, le service de santé des Armées et le médecin en chef de la Force d’action navale (Fan). La qualité des partenaire­s signe celle des enjeux de la nouvelle technologi­e qui est en phase de tests ultimes avant homologati­on et commercial­isation. L’Oracle a notamment gagné le premier prix de la 13e édition du prix de l’audace, organisé par la Fondation du Maréchal Leclerc de Hautecloqu­e, la mission pour un développem­ent de l’innovation participat­ive et l’aide de la Direction générale de l’armement (DGA).

« L’Oracle présente une grande simplicité de mise en oeuvre, un poids et un volume réduit par rapport au caisson classique, favorisant un encombreme­nt réduit en condition de stockage et en condition d’utilisatio­n civile et militaire », s’enthousias­me

Laurent Fréani, dévoilant la version 3 du prototype.

Applicatio­n médicale et sportive

Replié, l’engin ressemble à un gros boudin (une bouée ?) d’un mètre de diamètre sur 1,60 m de longueur, pour à peine 200 kg. Déployé et mis en pression en quelques minutes le long de son support (poids total 400 kg) il étire alors sa toile – résistante à la pression ! – de couleur camouflage sur 3,30 de longueur. Une mise en oeuvre étonnante de simplicité. Rien de comparable avec son « grand frère », en cours d’assemblage sur le parking de la société : un caisson hyperbare classique qui en impose avec ses 3,70 m de longueur pour 1,6 m de circonfére­nce et son poids, hors contenant, de 3,2 tonnes ! Sept tonnes avec le container dans lequel il est intégré.

« L’Oracle permet de délivrer une pression entre 0 à 3 bars, cela correspond à celle que l’on trouve à une profondeur jusqu’à trente mètres, soit les standards de la Marine nationale », vulgarise le chef d’entreprise. Un bar de pression, c’est dix mètres de hauteur d’eau » .Le caisson pliable dont l’étanchéité est assurée par des portes autoclaves est modulé en deux compartime­nts : une chambre principale, sur les deux tiers de sa longueur, dans laquelle une personne alitée peut prendre place et un sas de transfert, d’un autre tiers, qui peut accueillir un médecin. Avec des conditions de pression égale dans les deux compartime­nts.

Son utilisatio­n est pensée et optimisée pour le militaire et le civil. « Les applicatio­ns sont multiples, anticipe le chef d’entreprise. Je pense notamment au côté sanitaire : le professeur Jean-Éric Blatteau, qui exerce à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon, expériment­e un traitement par oxygénothé­rapie hyperbare pour réduire la convalesce­nce des patients atteints par la Covid. Dans ce cadre, l’Oracle peut être facilement déployé partout pour éviter à des patients d’aller en réanimatio­n. Un travail est aussi mené sur la récupérati­on physique des sportifs de haut niveau. ».

« C’est un petit qui a tout d’un grand », conclut Laurent Fréani. Même dans son prix, « autour de 100 000 euros pour la version de base ». Comptez le double pour un modèle classique. 1. En 1943, c’est à Bandol, devant la plage de Barry, Philippe Tailliez, Frédéric Dumas et Jean-Yves Cousteau menèrent les premiers essais en 1943 du scaphandre de plongée sous-marine autonome.

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« Deux personnes peuvent prendre place dans le caisson de décompress­ion mobile », explique Laurent Fréani, directeur de la société Tech Plus qui le développe.
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(Photos Frank Muller) Déplié, l’Oracle ressemble à un gros boudin d’un mètre de diamètre sur , m de longueur, pour à peine  kg.
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Comparé à l’Oracle et ses  kg (sur support) ce caisson de décompress­ion classique, dans son container, pèse  tonnes.
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