Monaco-Matin

TROIS AU BUT !

Les Niçois ont enfin joué un derby avec du cran, du coeur et de la personnali­té. Résultat : ils se sont fait plaisir et ont signé une victoire de prestige contre l’OM.

- VINCENT MENICHINI Photos : Eric OTTINO

Vainqueur de l’OM (-), le Gym tient enfin son match référence. Ursea a remporté son duel face à Sampaoli, qui avait débuté son aventure marseillai­se par deux succès. Quant à Gouiri et Thuram, ils ont éclipsé Thauvin, Payet et les autres. Ce matin, l’OGC Nice est e.

On s’est habitué, depuis plusieurs mois, à contempler l’oeuvre de Gouiri, qui a signé une nouvelle prestation magistrale contre l’OM. Une passe décisive, un but, une avant-dernière passe et bien plus encore : l’attaquant niçois, qui avait raté deux entraîneme­nts dans la semaine pour un problème d’ordre privé, a été le grand bonhomme de ce derby, le premier remporté par le Gym cette saison, qui met fin à une série de sept défaites de suite contre le rival olympien. Les standards de l’internatio­nal Espoirs sont très élevés depuis son arrivée pour huit millions d’euros l’été dernier. Avant cette victoire, qui a toujours un goût plus savoureux que les autres, il était le phare dans la nuit, seul, au milieu d’un océan de déceptions et d’un collectif qui ne l’a été qu’à de très rares occasions, conduisant les Niçois à leur perte et à envisager le maintien comme unique objectif.

Avec 39 points, le Gym est 10e ce matin, sans doute sauvé et, donc, débarrassé de toutes ses angoisses, ou presque. Il lui reste huit matchs pour se faire plaisir, en offrir à ses supporters confinés, pour un mois encore, et donner envie à un entraîneur de renom de croire en ce projet.

Ursea : « On n’a pas joué à sept ou huit »

Hier, contre Marseille, le Gym a rejoué en équipe, défendu ensemble et attaqué à cinq ou six par moments, ce qui n’était hélas plus dans ses habitudes. Il a su faire le dos rond au plus fort de la domination marseillai­se en première période, dégageant une solidité nouvelle autour de la charnière Todibo-Saliba qui a fait preuve de beaucoup de personnali­té en l’absence de Saliba.

On a revu un Dolberg capable de bousculer des adversaire­s, un Schneiderl­in omniprésen­t à la récupérati­on, un Lotomba en cannes et un Benitez aérien. « On n’a pas joué à sept ou huit, on a été ensemble », a apprécié Adrian Ursea, qui a eu la riche idée de relancer Thuram dans l’entrejeu à la place de Lees-Melou, dans le dur en 2021.

Immense Thuram

Moins utilisé depuis le départ de Patrick Vieira, le milieu, qui aura 20 ans la semaine prochaine, ne s’est pas contenté d’ouvrir le score d’une superbe tête au coeur de la surface, un but qu’il a fêté avec un joli pas de danse, avant de se taper fort sur la poitrine et rugir de plaisir, comme pour annoncer son émancipati­on. Impression­nant dans ses efforts de repli, Thuram l’a également été par sa capacité à percer le rideau olympien en se lançant dans d’innombrabl­es chevauchée­s, dreadlocks au vent. Du dépassemen­t de fonction, de la force et du cran : le Gym a joué ce derby comme il aurait dû aborder tous les autres. « Cela me frustre et me laisse des regrets de réaliser un tel match aussi tard dans la saison » ,a lâché Morgan Schneiderl­in. Toutefois, en battant l’OM de Jorge Sampaoli, qui a changé de système tactique toutes les dix minutes en seconde période, il a sauvé ce qui pouvait l’être dans cette saison dénuée d’émotions. En ces temps moroses, c’est toujours bon à prendre.

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Les Niçois à la fête, ça fait du bien !
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Claude-Maurice, auteur du e but des Aiglons.

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