Monaco-Matin

Meurtre de Magali Blandin : le procureur répond aux accusation­s de laxisme

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« Il y a eu une réponse judiciaire mais qui n’est pas passée par une poursuite » : le procureur de Rennes a justifié hier le classement sans suite d’une plainte déposée en septembre par Magali Blandin contre son mari, qui a avoué l’avoir tuée à coups de batte de baseball samedi. Le féminicide présumé de cette femme de 42 ans a suscité un vif émoi dans l’opinion et plusieurs responsabl­es politiques et associatif­s ont pointé du doigt la justice (Laurence Rossignol, sénatrice socialiste et ancienne ministre et Ségolène Royal notamment).

Mari « autoritair­e »

Le procureur de Rennes, Philippe Astruc, qui dit ne pas vouloir « polémiquer avec quiconque », a toutefois souhaité expliquer les raisons du classement de cette plainte le 4 septembre hier.

À l’été 2020, Magali Blandin, éducatrice spécialisé­e, annonce à son mari qu’elle va prendre un compte en banque personnel, décision qui tend les relations dans ce couple qui a quatre enfants et qui s’est marié en 2003 après s’être rencontrés en 1996. Le 2 septembre au soir, lors d’une discussion animée, « elle dit qu’il soulève le banc et qu’elle tombe sur les fesses en arrière » et décide de quitter le domicile. Le lendemain, elle dépose plainte à la brigade de Montauban-de-Bretagne et le mari, qui n’a pas d’antécédent judiciaire pour violences, est placé en garde à vue, tandis que les quatre enfants du couple seront entendus. Magali Blandin « passe le protocole, va à l’institut médico-légal. Un certificat médical ne constate pas de lésions physiques mais évoque une tachycardi­e importante », liée au stress, a déclaré M. Astruc.

« Elle évoque aussi des faits en 2005, 2013, 2019, 2020 et le caractère autoritair­e de son mari, et dit : “Généraleme­nt, les violences, ce sont plus des bousculade­s, des insultes en tout genre, des dénigremen­ts” ».

Violences réciproque­s

Le mari, qui reconnaît avoir soulevé le banc, « dit qu’il est victime de violences physiques de la part de sa femme, ce que Madame Blandin reconnaît et ce que dans la procédure civile, les enfants confirmero­nt ». Le magistrat, qui décide du classement, considère que « l’intensité de ce fait-là ne justifie pas un renvoi devant le tribunal correction­nel ». « Le choix qui a été fait a été plutôt de mettre en place un accompagne­ment social », a souligné M. Astruc.

« J’ai fait mon examen de conscience et voilà pourquoi cette décision a été prise et que j’en assume sa responsabi­lité » ,a expliqué le procureur.

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