Vaccin : 75, 70 ou 50 ans, à qui le tour ?
Les villes de Cannes, et maintenant d’Antibes bousculent le calendrier vaccinal. Elles ouvrent désormais leurs centres aux 50 ans et plus non sans ouvrir aussi une polémique avec l’exécutif.
Comme c’est désormais souvent le cas, les maires piquent le gouvernement là où ça fait mal.
La seringue a été dégainée en premier par David Lisnard (LR), maire de Cannes. Depuis jeudi, les Cannois de plus de 50 ans, sans comorbidité, peuvent prendre rendez-vous pour un vaccin Pfizer ou Moderna. Et ce, sans attendre le feu vert de l’exécutif. «Du bon sens », selon David Lisnard. L’effet secondaire n’a pas tardé. Olivier Véran, ministre de la Santé, a réagi : « Je ne qualifierai pas la décision du maire de Cannes, je regrette qu’il l’ait fait de manière autonome sans alerter ni la direction générale de l’ARS, ni même le préfet, ni même les soignants qui sont mobilisés pour vacciner à Cannes et partout ailleurs en France. » David Lisnard estime de son côté que chaque injection pratiquée est un point marqué contre la Covid-19. Et peu importe l’âge, ou presque, l’essentiel est de ne pas perdre un seul vaccin.
Piqué au vif
Le premier magistrat cannois n’a d’ailleurs guère apprécié cette dose de remontrance. « Nous avons ouvert la prise de rendezvous pour les plus de 50 ans, y compris sans signe de comorbidité, car nous avons enfin de la visibilité en termes de dotations. Si nous sommes en capacité de le faire aujourd’hui, c’est parce que nos vaccinodromes sont opérationnels depuis le 4 janvier, quand le gouvernement prétendait qu’ils n’étaient pas utiles. » Une allusion très claire à une position prise par le ministre de la Santé... le 4 janvier devant l’Hôtel-Dieu. Le ministre disait ne pas être favorable aux vaccinodromes. La trace de piqûre sur le bras d’Olivier Véran commençait à peine à cautériser qu’hier matin, sur France Bleu Azur, c’est Jean Leonetti (LR), maire d’Antibes, médecin, qui y enfonçait une nouvelle aiguille. Une décision justifiée, selon lui, par un rajeunissement des patients en réanimation et par le fait qu’après avoir vacciné les plus de 75 ans, la cité des Remparts voulait s’attaquer à la tranche inférieure.
Les maires viennent donc bousculer le calendrier vaccinal. De son côté, Emmanuel Macron a annoncé l’élargissement de la vaccination pour les 70-74 ans sans comorbidité, à partir d’aujourd’hui. De quoi provoquer des tensions avec l’exécutif, Emmanuel Macron étant vivement critiqué actuellement pour sa gestion de la crise sanitaire et la lenteur de la campagne de vaccination.