Changement à la tête de l’Union des syndicats
Christophe Glasser, secrétaire général de la fédération depuis 2016 mais aussi adjoint au maire de Roquebrune-Cap-Martin, se retire après cinq années de mandat. Olivier Cardot lui succède.
Une page se tourne à l’Union des syndicats de Monaco (USM). Après cinq années à la tête de la fédération syndicale en qualité de secrétaire général, Christophe Glasser passe la main à Olivier Cardot avec qui il formait un tandem particulièrement proactif lorsqu’il s’agissait de descendre dans la rue et défendre les intérêts des salariés de la Principauté. Celui qui est aussi adjoint au maire de RoquebruneCap-Martin, Patrick Césari, revient sur les raisons de son retrait et le bilan de son action. Interview.
Quels choix ont motivé la fin de votre mandat ?
C’est une décision tout à fait personnelle. Il était temps pour moi de voir autre chose, de me lancer d’autres défis personnels et professionnels et de continuer à m’épanouir ailleurs. Cela fait douze années que j’oeuvre pour l’Union des Syndicats de Monaco (). L’institution doit être quelque chose en mouvement, qui ne doit pas rester figée avec un seul homme à sa tête pendant trop d’années. Au risque de s’épuiser et de manquer de lucidité.
Vous garderez un pied à l’USM ?
Je reste, pour l’heure, salarié de la fédération. Il y a des syndicats importants pour qui je vais
() continuer à prodiguer des conseils juridiques, techniques et organisationnels.
Votre mandat politique au sein de la mairie LR de RoquebruneCap-Martin a-t-il pu influer sur votre prise de décision ?
Oui, c’est l’un des éléments qui m’a poussé à me retirer mais ce n’est pas la principale raison. Quelques syndicats, à la marge, ne comprenaient pas cette ambivalence et mon choix de cumuler les deux statuts. À Roquebrune-Cap-Martin, on a une spécificité : on a la taille d’une grande ville mais on possède une âme de village. Je ne dis pas que je ne suis ni de gauche, ni de droite. Je dis que je fais de la politique locale de proximité. Au plus proche de la population.
Que retiendrez-vous de ces années syndicales ?
J’ai connu un enrichissement personnel, tant sur le lien relationnel qui m’a uni avec de nombreux responsables syndicaux devenus des amis que sur la connaissance du tissu social et économique monégasque. La force de ce mandat réside en ce brassage de professionnels divers et variés rencontrés. J’ai un regard plutôt sérieux sur l’ensemble des sociétés monégasques puisque j’ai pu absorber, au fur et à mesure, leur mode de fonctionnement.
J’ai beaucoup appris, aussi, sur l’aspect social et juridique. C’est une formation accélérée que l’on connaît à la tête de l’USM.
Vos plus beaux combats ?
Ce qui m’a vraiment marqué, c’est l’engouement, même de gens haut placés, concernant la revendication pour le maintien de la CCSS. Il y a aussi eu le dossier CSG/CRDS, où l’on a vu tous ces gens matraqués financièrement. Le dernier combat, pour moi, qui fut une expérience hors du commun est le plan social de la Société des Bains de Mer, où l’on a réussi à unir les dix-huit syndicats. Un travail de longue haleine qui a nécessité beaucoup d’engagement personnel. Toutefois, on ne peut pas dire qu’il y a eu beaucoup de progrès sociaux à Monaco ces dernières années.
C’est dur d’être syndicaliste en Principauté ?
Pas plus dur que dans d’autres pays, actuellement. On est soumis à la même tension sociale européenne. La chance, en tant que secrétaire général, c’est d’avoir pu côtoyer n’importe quel travailleur et, l’heure d’après, me retrouver autour de la table avec le ministre d’État. C’est une expérience très particulière. Il existe peu de pays où le dirigeant syndical est à la fois dans la proximité de terrain et, à la fois, proche des plus hautes instances.
Olivier Cardot vous succède à la tête de l’USM. Vous partez l’esprit tranquille ?
Je suis serein sur cette transition. Olivier est un militant solide qui a d’importantes valeurs, qui représente, peut-être mieux que mois, les fondamentaux de l’USM. Il est entouré par deux adjoints de qualité [Bruno Augé et Karim Tabchiche, ndlr] et une direction qui s’implique davantage.
Je pars sereinement et non pas parce que la maison brûle. L’USM est une grande maison, et ça le restera avec Olivier. (1) D’abord en charge de la gestion des locaux et de l’accueil dès 2009, puis secrétaire général adjoint en 2013 et, enfin, secrétaire général à partir de 2016. (2) Pour le syndicat des agents hospitaliers, les banques, les croupiers, les jeux européens, l’Orchestre philharmonique.