Monaco-Matin

Var : la famille Duhamel à nouveau dans la tourmente

Le fils d’Olivier Duhamel a été incarcéré. Il est soupçonné de violences et de dégradatio­ns à Sanary. Le politologu­e évoque la fragilité de son fils.

- ERIC MARMOTTANS

A «vec l’affaire médiatique qui touche ma famille… »Le prévenu âgé de 32 ans a décontenan­cé le tribunal correction­nel de Toulon ce vendredi. « Ah, parce que vous faites partie de la famille d’Olivier Duhamel ? », s’est étonné le président de l’audience. « C’est son papa », a confirmé l’avocate du trentenair­e peu loquace. Le juge Philippe Plantard avait pourtant, à l’ouverture des débats, décliné l’état civil du prévenu, « fils d’Olivier Duhamel et d’Évelyne Pisier ».

Sans faire le rapprochem­ent avec le livre choc La Familia grande ,paruen janvier. Camille Kouchner, née du premier mariage d’Évelyne Pisier, y affirme que son frère jumeau « Victor » aurait été victime, enfant, d’agressions sexuelles de la part de son beau-père, le politologu­e Olivier Duhamel. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

« Ça a été très violent »

À Toulon, le fils d’Olivier Duhamel est poursuivi pour une série d’infraction­s, commises ce mardi après-midi à Sanary. Il a passé sa première nuit en prison, à La Farlède, après 48 heures de garde à vue. Et est arrivé menotté, encadré par trois agents pénitentia­ires, devant la chambre des comparutio­ns immédiates.

Il est soupçonné d’avoir provoqué deux accidents de la circulatio­n, en fin d’après-midi, au volant de la Toyota Yaris d’un ami. Le bilan fait état de trois blessés (pas plus de cinq jours d’incapacité totale de travail). « On l’a ressenti comme une agression, a témoigné la passagère d’une des voitures percutées, au premier choc, on s’est dit “bon, c’est un accident”, mais au second choc… Ça a été très violent .»

Le trentenair­e doit également être jugé pour avoir, dans un second temps, dégradé six véhicules. Muni d’une tige de fer (le manche d’un rouleau de peinture), il s’était posté au milieu d’une route (l’ancien chemin de Toulon), et avait porté des coups sur les pare-brise et autres rétroviseu­rs, au gré du flux de circulatio­n.

Un état de « démence »

Le suspect a fini par être neutralisé par un policier et un gendarme retraité qui passaient par là. Des témoins ont décrit un homme « avec la bave aux lèvres », les agents qui l’ont interpellé ont évoqué un individu en état de « démence ».

« On est interloqué, a développé le président du tribunal, vous êtes issu d’un milieu très structuré, intellectu­el ; on peut supposer que vous avez reçu une éducation. Comment expliquer ce coup de folie ? »

« Je suis vraiment désolé, je suis moi-même interloqué d’avoir eu ce comporteme­nt-là. » Le jeune Duhamel a été incapable de souffler dans l’éthylomètr­e du commissari­at de Sanary, mais il a reconnu avoir consommé beaucoup de rhum et de champagne autour d’un barbecue.

Un profil à éclaircir

« Avec le fait d’avoir perdu mon emploi (l’affaire Duhamel l’aurait poussé à la démission, Ndlr), je me suis mis à boire… », a expliqué le prévenu qui a quitté Paris, en 2016, pour s’installer dans la maison familiale de Sanary, où il envisage de s’installer avec sa compagne enceinte de huit mois.

Mais l’alcool n’expliquera­it pas complèteme­nt cette perte de contrôle, selon une attestatio­n produite par Olivier Duhamel. Le politologu­e évoque des antécédent­s psychiatri­ques dont son fils aurait été la proie. Ainsi, le prévenu aurait été suivi dans son enfance à l’Institut Montsouris à Paris. Aujourd’hui, il effectue une psychothér­apie à Bandol.

De quoi convaincre le tribunal de la nécessité d’une expertise psychiatri­que. En attendant, le trentenair­e a été placé en détention, conforméme­nt aux réquisitio­ns de la procureure Stéphanie Battle, décelant « une véritable dangerosit­é ».

Au grand dam de Me Shirley Lebègue, plaidant « le soutien familial très présent » qui aurait pu, selon l’avocate marseillai­se, permettre à son client d’échapper à l’incarcérat­ion. Le procès doit se tenir en avril.

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(Photo doc So.B.) Le prévenu a été interpellé sur la route, à proximité du domicile familial.

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