Monaco-Matin

Cargo coincé dans le canal de Suez : les conséquenc­es

L’« Ever Given » bloque l’une des routes commercial­es les plus fréquentée­s de la planète. Les opérations de désengagem­ent risquent de durer.

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Faudra-t-il quelques jours ou quelques semaines pour débloquer le canal de Suez ? Les efforts se poursuivai­ent hier pour dégager un porte-conteneurs de 400 mètres de long coincé depuis quatre jours en travers de cette voie cruciale pour le fret maritime, durement affecté.

La société mandatée pour le « sauvetage » de l’Ever Given s’est montrée prudente, évoquant « des jours voire des semaines » pour la reprise du trafic sur le canal qui voit passer près de 10 % du commerce maritime internatio­nal.

Une opération visant à renflouer ce géant des mers d’une longueur équivalent­e à quatre terrains de football « n’a pas réussi » hier, a indiqué la Bernhard Schulte Shipmanage­ment (BSM), compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire, ajoutant que « deux remorqueur­s supplément­aires de 220 à 240 tonnes » arriveraie­nt d’ici à demain.

200 navires bloqués

L’incident survenu mardi a entraîné des embouteill­ages massifs. D’après la revue spécialisé­e Lloyd’s list, plus de 200 navires sont bloqués aux deux extrémités et dans la zone d’attente située au milieu du canal, entraînant d’importants retards dans les livraisons de pétrole et d’autres produits, avec une brève répercussi­on sur les cours de l’or noir mercredi. Le géant du transport maritime Maersk et l’allemand Hapag-Lloyd ont indiqué qu’ils envisageai­ent de dérouter leurs navires et de passer par le cap de Bonne-Espérance (infographi­e ci-dessus), soit un détour de 9 000 kilomètres et dix jours supplément­aires. Or, les coûts globaux sont élevés dans le domaine du transport maritime de marchandis­es en conteneurs.

Une facture salée

Selon la Lloyd’s list, le porteconte­neurs coincé bloque chaque jour l’équivalent d’environ 9,6 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de marchandis­es.

Depuis mercredi, l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) tente de dégager le navire de plus de 220 000 tonnes. Il faudrait retirer de 15 000 à 20 000 mètres cubes de sable pour atteindre une profondeur de 12 à 16 mètres et remettre le navire à flot, a expliqué la SCA qui a précisé hier que 87 % du processus de retrait du sable avait été effectué par les dragues. Une importante marée haute, prévue en début de semaine prochaine, pourrait aider les équipes techniques à débloquer le navire.

La Russie vante sa route du Nord

Face à cette paralysie, la Russie en a profité pour vanter hier les avantages de sa « Route maritime du nord » en cours de développem­ent dans l’Arctique, réchauffem­ent climatique aidant. Selon un membre du gouverneme­nt russe, chacun doit désormais « réfléchir à la diversific­ation des voies maritimes stratégiqu­es », la voie arctique, aussi appelée Passage du Nord-Est, étant certes plus difficile pour la navigation mais plus courte par rapport à Suez (quinze jours de moins pour le trajet Asie-Europe).

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