Monaco-Matin

France : le Qatar passe par... le Kazakhstan

Au Kazakhstan, où les attendent le froid et un terrain synthétiqu­e difficile à appréhende­r, les Bleus ont besoin de gagner pour lancer une campagne mal débutée contre l’Ukraine

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Le nul inaugural à domicile contre l’Ukraine (1-1) mercredi a fait comprendre aux champions du monde, décevants, que la route allait être longue jusqu’au Qatar.

Un constat à prendre au figuré comme au propre pour les hommes de Didier Deschamps, confrontés au déplacemen­t le plus exotique de la saison, aux confins de la zone Europe. A Nur-Sultan (ex-Astana), à 4.700 kilomètres de Paris où bourgeonne le printemps, le froid (-3 degrés dimanche) se charge de réveiller les jambes engourdies par le vol et les quatre fuseaux horaires traversés.

Sous le toit de la moderne Astana Arena, emmitouflé­e dans un épais manteau de neige, la pelouse synthétiqu­e, une surface peu appréciée des joueurs, finit de coller l’étiquette de « match piège » sur ce rendez-vous. « Il y a des difficulté­s supplément­aires par rapport à ce type de matches », a reconnu le sélectionn­eur Didier Deschamps.

Un tel voyage aurait sans doute été moins compliqué si l’équipe de France ne transporta­it pas avec elle les remords d’une entrée ratée.

Lloris « embêté »

Tenus en échec par un adversaire direct pour la première place, les Bleus doivent se reprendre sous peine de se mettre dans une position inconforta­ble au classement, avant un nouveau déplacemen­t couperet, en Bosnie-Herzégovin­e mercredi.

« L’objectif au début du rassemblem­ent, c’était de prendre le maximum de points. Nous étions embêtés après l’Ukraine, parce qu’on a un devoir de résultat quand on porte ce maillot », a reconnu le gardien Hugo Lloris.

« A nous de partir au Kazakhstan

pour gagner et montrer qu’on est les champions du monde », lance de son côté le défenseur Lucas Hernandez.

Le joueur du Bayern Munich n’y était pas mais pour se qualifier pour le Mondial201­8, ses prédécesse­urs en équipe de France avaient attendu la 2e journée pour se lancer, face à la Bulgarie (41), après un démarrage loupé au Bélarus (0-0). C’est le genre de performanc­e que Deschamps espère au Kazakhstan, un déclic à la fois comptable et dans le jeu, pour un groupe qui ne dispute que son deuxième match officiel en presque cinq mois, au coeur d’une saison chamboulée par le Covid-19.

Mais à choisir entre l’urgence de points et le rodage d’une équipe type en manque de repères, avant l’Euro qui débute le 11 juin, le sélectionn­eur a tranché : il va faire tourner. Priorité à la « fraîcheur », a-t-il assuré, ce qui pourrait permettre à certains cadres de souffler. N’Golo Kanté, touché mercredi aux ischio-jambiers de la cuisse gauche, est lui forfait pour le reste du rassemblem­ent.

Revue d’effectif

« Il y aura forcément une rotation importante, sinon, je mets les joueurs en danger, je prends des risques, indépendam­ment du fait que certains peuvent être un peu réfractair­es à cette surface-là pour différente­s raisons », s’est justifié Deschamps.

Le turn-over attendu pourrait profiter à des joueurs désireux de marquer des points pour l’Euro, comme Tanguy Ndombélé ou Thomas Lemar, ainsi qu’Ousmane Dembélé qui a porté le maillot bleu mercredi pour la première fois depuis novembre 2018. En face, le Kazakhstan, 122e nation mondiale tout de même capable de surprendre l’Ecosse (3-0) en 2019, jouera sans le soutien de ses supporters, privés de stade en raison des restrictio­ns sanitaires. Dans cette ambiance de bout du monde, cela offre un repère bienvenu pour des Bleus habitués aux matches à huis clos depuis un an. Il ne leur manque qu’une victoire pour parfaire leur retour à la normale.

 ?? (Photos AFP) ?? Didier Deschamps va faire tourner son équipe, cet après-midi, face au Kazakhstan, que les Bleus affrontent pour la première fois.
(Photos AFP) Didier Deschamps va faire tourner son équipe, cet après-midi, face au Kazakhstan, que les Bleus affrontent pour la première fois.

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