Il insulte des policiers et échappe à une peine
Un Monégasque était à nouveau à la barre du tribunal correctionnel. Le 26 janvier dernier, à l’issue d’un court délibéré, les juges lui avaient demandé de revenir à l’audience, avec la preuve des versements effectués aux parties civiles afin de prononcer une éventuelle dispense de peine. D’emblée, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle a indiqué : « A la mi-septembre 2020, vous aviez outragé quatre policiers. La formation collégiale avait décidé un ajournement de la peine afin de vérifier l’obligation de dédommager les victimes. Il leur avait été alloué la somme de 100 euros à chacune. Vous avez payé. C’est noté. L’enjeu de cette audience, maintenant, c’est quelle peine allons-nous prononcer ? »
« Je ne suis pas un gangster »
Rappel des faits. Un samedi de fin d’été, l’administrateur de société avait entrepris un déménagement au niveau de la Tour Odéon pour aider sa mère âgée. Comme son fourgon débordait largement sur la chaussée, des agents l’avaient verbalisé pour stationnement anarchique. Quand ils demandaient de présenter l’attestation d’assurance, le Monégasque avait un comportement arrogant, insultant. Aucun document ne pouvait justifier qu’il était en règle. Le ministère public avait requis une peine de 800 euros d’amende. Le prévenu a rappelé une nouvelle fois qu’il avait été désavantagé.
« Les fonctionnaires voulaient mettre mon véhicule en fourrière. Je regrette d’avoir été aux prises avec des personnes qui ne m’ont laissé aucune chance. Pourquoi m’a-t-on traité aussi différemment par rapport aux autres contrevenants ? Au lieu d’obtenir de la compréhension, on m’a laissé m’enfoncer tout seul. Je ne suis pas un gangster. J’ai payé une amende pour non-présentation d’attestation d’assurance. Mais pour quelle raison dois-je également être redevable pour le permis de conduire ? Vous avez la copie dans le dossier. »
« Je suis surpris d’être condamné »
C’est pourtant clair pour le premier substitut Cyrielle Colle. « Vous aviez refusé de suivre les agents et commis un délit d’outrage. Car vous vous estimiez être dans votre bon droit. Certes, vous n’avez pas le profil du délinquant. Mais à l’âge de 34 ans, cette réaction de se considérer comme une victime m’inquiète un peu. Qu’en sera-t-il une prochaine fois ? Confirmez les précédentes réquisitions. » Le tribunal a déclaré le prévenu coupable mais il l’a dispensé de peine. La décision, toutefois, apparaîtra sur son casier judiciaire monégasque.
C’est l’étonnement le plus complet de la part de l’administrateur de société. « Je suis surpris d’être condamné. Je croyais que la sanction avait été établie une fois pour toutes à la précédente audience. »