« Aucun problème »
Qu’ils en pensent
Christophe Voiret
Cet enseignant et chef d’entreprise ne s’est pas encore fait vacciner. « J’attends mon tour, sagement et franchement, cela ne me poserait aucun problème de me faire vacciner par un vétérinaire. Je pense que le mien compte suffisamment d’années d’études pour savoir ce qu’il fait, d’autant plus que le protocole n’a pas l’air très compliqué. Je n’ai donc pas d’a priori. Maintenant, encore faut-il que les vétérinaires aient des vaccins et si possible, en ce qui me concerne, autre chose que l’AstraZeneca. Si je n’ai pas le choix, je le ferai quand même bien sûr, mais je pense que je ne dormirais pas bien. »
Maire LR de Mougins, mais avant tout médecin, Richard Galy a un avis tranché sur l’ouverture de la vaccination à d’autres professions que la sienne. Et il ne s’en cache pas... « Sur le principe général de la vaccination, je suis pour qu’elle soit la plus totale possible, la plus rapide possible et sur l’ensemble du territoire. Cela, c’est une évidence. Avec les tests salivaires qui arrivent, permettant un diagnostic facile et rapide, et la prise en charge par un traitement précoce des malades, la vaccination est l’un des éléments principaux qui peut faire reculer le taux de positivité au sein de la population. »
« Chacun son métier »
« Maintenant, qui doit faire les vaccins ? Mon avis est qu’il faudrait s’appuyer davantage sur les médecins traitants, de la même manière que le vaccin contre la grippe est dispensé par eux et les pharmaciens. On arrive ainsi à vacciner, en un seul mois, plusieurs millions de personnes
Richard Galy.
grâce à une démultiplication au niveau de chaque médecin traitant. Malheureusement, on ne s’est pas suffisamment appuyé sur la médecine de ville depuis le début de cette pandémie. Pourtant, elle est la mieux placée pour connaître les pathologies des patients et leur permettre de faire un choix avisé du vaccin le meilleur pour eux. Faut-il un ARN messager ou un virus vivant atténué, ou un autre vaccin qui va arriver ? Cela, il n’y a qu’un médecin qui peut le déterminer. C’est lui aussi qui apporte la confiance en convainquant la population. Je pense donc que confier la vaccination à d’autres professions n’est pas la bonne solution. En faisant cela, on peut aussi multiplier les risques d’effets secondaires. Chacun son métier et, encore une fois, ce n’est pas cela qu’il faut développer. Au lieu d’appeler les pompiers, les vétérinaires, les aides-soignants, commençons par fournir les vaccins aux médecins qui sont sur le terrain et faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture de stock toutes les semaines. »
Remonté, Richard Galy, qui rappelle que la vaccination « reste un acte médical » et déplore « le tango argentin du gouvernement qui fait un pas en avant et trois en arrière. Fondamentalement, reconnaît-il, il n’est pas mauvais de se reposer sur le plus grand nombre de personnes mais gardons du sens aux propositions : il faut que les médecins soient en pole position pour vacciner ! »