Du danger d’être élu
août . Jean-Mathieu Michel, maire de Signes (Var), est tué alors qu’il tentait d’empêcher les occupants d’une camionnette de déverser des gravats en pleine nature ; août . Le maire de Portbail (Manche), est frappé à la nuque et au dos par des campeurs ;
août . Le maire de Chalifert (Seine-et-Marne), est roué de coups pour une histoire de stationnement ; février . Le maire de Bron (Rhône) est pris à partie, insulté et caillassé quelques mois après avoir été menacé de décapitation.
Des cités sensibles des grandes métropoles aux placettes des villages les plus reculés, la liste s’allonge chaque jour. L’an dernier, en France, les élus ont subi près de mille trois cents agressions selon les chiffres révélés, hier, par France Info. Une augmentation de % par rapport à l’année précédente qui traduit une dérive inquiétante. Au même titre que les policiers, les gendarmes et maintenant les sapeurs-pompiers, les élus de la République sont devenus des cibles. Parce qu’ils représentent l’autorité, on prend maires et parlementaires pour des punching-balls. On les insulte, on les frappe, on les menace, on brûle leur voiture. De quoi avoir envie de rendre son écharpe ! Car lorsqu’un candidat brigue un mandat local, il s’expose, une fois élu, à se retrouver à portée d’engueulade. Pas de poing, de couteau ou de fusil. Sollicité en permanence, l’édile gère des problèmes d’urbanisme, des conflits de voisinage, compose avec les sollicitations et les récriminations. Jusqu’alors, il ne se préparait pas aux combats de rue. Pourtant, les premiers magistrats de France ont reçu, récemment, un courrier signé du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de François Baroin, le président de l’Association des maires de France, les invitant à suivre une formation dispensée par gendarmes spécialement formés par la cellule négociation du GIGN. Ainsi va la vie d’un maire en .
« On les insulte, on les frappe, on les menace on brûle leur voiture. De quoi avoir envie de rendre son écharpe ! »