La dernière phase des travaux lancée
Le Département lance les travaux sur le pont de Perthus le 6 avril. Une piste est aménagée pour les riverains afin de se substituer à la RD 6204. Objectif : retour à la normale mi-juillet.
Fermera, fermera pas ? Depuis la tempête Alex, cette question hante régulièrement les habitants de la vallée de la Roya. De Breil à Tende, chacun suit d’un oeil attentif – et volontiers inquiet – l’avancée des chantiers le long de la RD 6204. La partie basse, « la route de Vintimille », sera la première à être livrée. Soulagement : cet axe de circulation ne devrait finalement pas fermer durant les travaux. Ce n’était pas gagné. À Noël encore, une fermeture y était envisagée pour deux mois. Y compris pour les riverains, seuls autorisés à emprunter l’axe Breil-Vintimille dans des conditions strictes. Certains craignaient d’être pris au piège entre deux chantiers. Le Département des AlpesMaritimes est parvenu à leur aménager une échappatoire.
Objectif : faire le pont
Cap sur la dernière ligne droite dans la basse vallée. L’ultime gros morceau. Six mois après la tempête, les équipes départementales estiment toucher au but pour une quinzaine de brèches, sur les 22 recensées entre le village de Breil et le hameau de Libre. Des murs parfois impressionnants ont conforté la RD 6204, rongée par le fleuve par endroits. Le gros morceau, c’est le pont de Perthus. L’ouvrage a résisté à Alex. Pas ses accès. « La rampe a sauté. La berge a reculé de 25 mètres ! Plutôt que de remettre du remblai, nous bâtissons un nouveau pont pour rejoindre celui qui a été stabilisé », résume Guillaume Chauvin, responsable de la reconstruction de la Roya à la direction départementale des routes.
Grandes manoeuvres
Top départ le 6 avril. « Nous allons terrasser les fondations et couler les culées en béton du futur pont », annonce Guillaume Chauvin. Cette première phase est prévue jusqu’au 5 mai. Quatre poutres de 24 mètres de long arriveront alors du Luxembourg. Livraison prévue sur place en train. Seconde quinzaine de mai : les grues posent les poutres et le tablier du pont. L’occasion de le « remettre à neuf », dixit Guillaume Chauvin. Au menu : étanchéité, appareils d’appui, dispositifs de retenue, nouvelles corniches et réseaux. « Des opérations très lourdes »... qui obligent à couper la voie actuelle.
Une piste à sécuriser
D’où le plan B. Une piste de déviation de 250 mètres de long. Le Département veut la livrer d’ici la fin de la semaine prochaine. Aménagée sur la rive gauche de la Roya, elle longe d’anciens murs en maçonnerie dans un secteur au nom peu engageant : «la zone des éboulis ». La configuration de la vallée laisse rarement le choix.
Afin de sécuriser cette piste, le Département réalise des « travaux provisoires, y compris de béton projeté pour tenir les talus. Elle doit être opérationnelle pendant quatre mois pour éviter de gros soucis. » Guillaume Chauvin souligne le travail de ses équipes : « Une mission délicate dans une zone instable ».
Connectés au littoral
Pour l’heure, cette piste restera réservée aux habitants du secteur. Sous conditions. « Ils ont toujours la possibilité de circuler avant 9 h et après 16 h, et en journée en cas de motif impérieux. » Guillaume Chauvin espère rouvrir la circulation en alternat « dès que l’on peut retrouver un semblant de circulation normale dans la partie sud ». Objectif final : « Mi-juillet, selon les aléas. La vallée de la Roya sera alors complètement reconnectée au littoral. »
Les habitants de Breil, Fontan et Saorge en seront les premiers bénéficiaires. À
Breil, la déviation devrait bénéficier à plus d’une centaine d’habitants, selon le maire Sébastien Olharan. « C’est formidable qu’ils aient pu aménager une piste ! Si elle s’avère suffisamment sécurisée, cela évite une fermeture de deux mois. À Breil, l’objectif est d’avoir rétabli tous les accès pour l’été. »