Monaco-Matin

Les salariés de Carrefour se font entendre

Les salariés du groupe Carrefour étaient appelés à la grève hier. À Monaco, environ 70 personnes se sont rassemblée­s devant l’entrée de l’établissem­ent pour faire entendre leurs revendicat­ions.

- MARIE CARDONA mcardona@monacomati­n.mc

Ils sont venus crier leur « ras-lebol ». « Tous les salariés sont à bout », confie Amor ben Hamida, délégué syndical du magasin Carrefour Monaco, rattaché au Syndicat du commerce. En ligne de mire, les conditions de travail qui, selon les manifestan­ts, ne cessent de se dégrader en raison, principale­ment, du manque d’effectifs.

« Nous sommes passés de 380 salariés en 2004 à 280 aujourd’hui. Ces deux dernières années, 29 postes ont été supprimés. Dans le même temps, Carrefour enregistre un chiffre d’affaires record en 2020. »

Résultat : « Les managers n’arrivent plus à organiser le travail des équipes. Les rayons ne sont pas approvisio­nnés comme ils le devraient parce que nous n’avons pas le temps. Les clients n’arrivent plus à trouver de salariés dans les rayons. Et l’attente en caisse les exaspère et donne lieu à des disputes. »

Les caissières épuisées

Les caissières étaient d’ailleurs mobilisées en nombre hier. Alexandra Oukdim, déléguée du personnel et déléguée syndicale du Syndicat du commerce, détaille : « Nous manquons cruellemen­t d’effectifs alors toutes les caisses ne sont pas toujours ouvertes. Pour éviter d’embaucher, on met en caisse des personnes dont ce n’est pas le métier. Ce sont généraleme­nt des conseillèr­es, qui sont normalemen­t chargées d’organiser le travail des caissières et de débloquer les caisses quand il y a des bugs. Ce qui implique que, quand elles nous remplacent, elles ne sont pas là pour débloquer les problèmes techniques qu’on peut rencontrer dans la journée. Cela agace les clients, qui râlent parce qu’ils attendent ».

Elle dénonce également des cadences imposées infernales. «On est chronométr­ées. On nous demande de passer 18 articles à la minute. Beaucoup d’employées souffrent de tendinites, de problèmes aux cervicales, aux épaules, aux poignets ».

Une prime Covid

Et les deux représenta­nts du personnel de détailler les revendicat­ions des salariés grévistes : « nous demandons à la direction de stopper tous les projets de restructur­ation visant à réduire davantage le nombre de salariés, ainsi qu’une prime Covid de 1 000 euros ».

Une prime qu’ils estiment « légitime » au vu des conditions de travail difficiles en cette période de crise sanitaire.

Dans un tract, distribué jeudi, le syndicat du commerce dénonce par ailleurs « la pression exercée par certains managers, avec les encouragem­ents de la direction » à l’approche du mouvement de grève.

« Les salariés ont été reçus individuel­lement et menacés de représaill­es. Cette démarche est anticonsti­tutionnell­e et la direction le sait pertinemme­nt. »

Les représenta­nts du personnel attendent désormais d’être reçus par leur direction « dans la semaine ». « Si nous ne recevons pas d’avis favorable, nous ferons grève à nouveau. On aime notre magasin, nous sommes mobilisés pour le défendre ainsi que les clients. »

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(Photo Cyril Dodergny) Les salariés grévistes demandent l’arrêt de « tout projet de restructur­ation visant à réduire le nombre d’employés » ainsi qu’une « prime Covid de   euros ».

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