Charles-Ange Ginésy : « Pourquoi ne pas couper la poire électorale en deux ? »
Entre le refus catégorique d’un report, exprimé notamment par Éric Ciotti, et la position inverse défendue par Christian Estrosi, il y a une troisième voie : celle de Charles-Ange Ginésy.
Le président LR du conseil départemental des Alpes-Maritimes se prononce pour un «découplage » des élections départementales et régionales.
Vous n’êtes pas en phase avec la majorité des Républicains, qui milite pour le maintien du scrutin au printemps ?
Si les conditions sanitaires le permettent, je souhaite naturellement que les élections se déroulent aux dates prévues. Ce sera le cas si les prévisions d’Emmanuel Macron se réalisent : avec trente millions de Français vaccinés à la mi-juin, rien ne s’opposerait à ce que nos concitoyens se rendent aux urnes. Mais on voit bien que tout cela reste théorique.
Que proposez-vous ?
D’abord de se donner le temps de juger l’évolution de la pandémie. Maintenons les dates prévues pour l’instant, puis prenons rendezvous dans un mois. Nous saurons alors s’il est possible de maintenir les deux scrutins... ou non.
Et si ce n’est pas le cas ?
Si les conditions sanitaires ne sont pas complètement réunies, pourquoi ne pas couper la poire électorale en deux ? Je propose de scinder les élections départementales et régionales. Les premières se tiendraient en juin, les secondes à l’automne. Cela éviterait un double scrutin qui va forcément générer une lourde organisation et des brassages multiples.
Cela changerait vraiment quelque chose ?
Concrètement, cela permettrait de diviser par deux le nombre d’assesseurs. On serait en mesure de tous les vacciner aux dates requises. Deux scrutins séparés rendraient beaucoup plus aisée une gestion rigoureuse des gestes barrières ; la confiance des électeurs en serait renforcée.
Pourquoi faire passer les départementales avant les régionales ?
Parce que le mandat des conseillers régionaux, élus en décembre , court jusqu’en décembre . Les conseillers départementaux, en revanche, ont dépassé le terme prévu de leur mandat depuis mars dernier. À titre personnel, je ne me satisfais pas d’une prolongation « gratuite » de mon mandat.
Scinder les élections, n’est-ce pas prendre le risque de doper l’abstention ?
Départementales en mars, régionales en décembre, c’est le schéma que nous avons connu en . Ces deux consultations, à quelques mois d’écart, n’avaient pas accentué l’abstention ordinaire.
Pensez-vous que cette proposition puisse faire l’unanimité auprès de votre famille politique ?
Jean Leonetti et David Lisnard y sont favorables, si les conditions d’un scrutin sécurisé en juin ne sont pas réunies. J’en ai discuté avec Éric Ciotti qui n’a pas écarté cette possibilité.
Et Christian Estrosi ?
Sa position semble éloignée delanôtre... J’ensuisdésolé.