Monaco-Matin

Gautier Lloris s’éclate à Auxerre

Après des années de galères et de blessures, le défenseur formé au Gym retrouve le plaisir à Auxerre.

- VINCENT MENICHINI

Gautier, un doublé contre Niort, dont un but sur une « Madjer », c’est une grande première en profession­nel…

La dernière fois que j’avais mis deux buts, ce devait être en moins de  ans avec Alain Wathelet. J’ai mis un doublé dans mon style singulier, avec ma dégaine atypique (rires).

Je viens de marquer trois buts en deux matchs. Il y a des périodes comme ça, il faut savourer, en profiter. Je me fais beaucoup chambrer dans le vestiaire. Lors du match à Niort, Quentin (Bernard) ,le capitaine, me disait d’aller chercher le triplé pour ramener le ballon à la maison. Micka (Le Bihan) ne me rate pas aussi (sourires).

Ce dernier a facilité votre intégratio­n à Auxerre ?

Oui, vraiment. Cela a été un avantage colossal qu’il soit là, déjà. C’est un cadre de l’équipe, il m’a de suite intégré au petit groupe des « anciens ». Quand j’ai signé à Auxerre, je n’avais pas encore d’appartemen­t. Je dormais au centre. Il m’a dit de venir dormir chez lui. Du coup, j’ai trouvé une maison juste à côté. On est voisins. Comme je suis seul ici, je vais souvent manger chez les Le Bihan. On se voit souvent en dehors du foot, l’ambiance est très familiale.

Et la vie à Auxerre, ça vous plaît ?

C’est une ville toute mignonne, très agréable. Ce n’est pas trop la fête niveau météo en janvier, février, il n’y a pas beaucoup d’écoles, pas de fac, mais je suis très heureux, épanoui. Dès qu’on pourra davantage en profiter, j’irai découvrir cette belle région.

C’est la première fois de votre carrière que vous jouez autant de matchs dans une saison. Comment l’expliquez-vous ?

Ma dernière saison complète, c’était il y a sept ans (en CFA avec Nice). Cela signifie que je n’ai pas pu en profiter pendant  ans. C’est triste. En quittant Nice, j’ai laissé derrière moi les blessures. Ça bloquait. Il fallait que je tente ma chance ailleurs. Le coach Furlan m’accorde une grande confiance, j’enchaîne enfin les matchs. Je ne pensais pas jouer autant. Je touche du bois pour que ça continue.

Car vous revenez de très loin…

J’ai vécu des moments durs, j’en ai bavé avec les blessures. Disons que je me réconcilie avec le foot. A une période, je n’arrivais même plus à en regarder à la télé. Je m’étais même inscrit deux fois à la fac, en me disant que c’était fini. Je pensais à l’après-foot. J’ai eu le soutien de mes proches, mon père, ma grand-mère et de mon frère. Je broyais du noir. Delphine (kiné à l’OGC Nice) ne m’a jamais lâché également. Ma grand-mère est à fond derrière nous, elle regarde tous nos matchs. En fait, ma dernière chance, c’était de voir si ça pouvait mieux se passer ailleurs qu’à Nice. La réponse est donc oui, comme cela avait été le cas lors de mon prêt à Ajaccio.

Jean-Marc Furlan, un entraîneur réputé pour le beau jeu…

Oui, il y a un style Furlan. C’est un coach qui se concentre uniquement sur son équipe, qui prône le jeu de possession. Mais on ne s’interdit pas d’allonger si besoin et d’aller gagner les deuxièmes ballons. Franchemen­t, c’est un régal au quotidien. Il gère le groupe de façon très positive. Au début, ça m’a surpris. J’avais connu Claude Puel à mes débuts en profession­nel. Il était beaucoup plus ferme, mais aussi très juste et très pointilleu­x. Ce sont deux méthodes opposées mais les deux me conviennen­t.

La montée est encore dans vos têtes ?

La victoire contre Niort nous a permis de reprendre deux points au PFC, premier barragiste. On ne lâchera pas. On a manqué de réussite ces derniers temps, enchaîné les matchs nuls. Il reste encore six matchs, c’est jouable.

On y croit.

Que connaissie­zvous de l’AJA avant votre signature ?

L’équipe d’Auxerre avec Cissé, Kapo et Mexes est l’une des premières équipes à m’avoir marqué. Auxerre est un vrai beau club, historique, avec un magnifique palmarès. Je ne pensais pas autant. J’avais un an quand l’AJA a fait le doublé avec Laurent Blanc.

Et Guy Roux, vous le croisez parfois ?

Oui, il vient nous voir à l’entraîneme­nt, deux à trois fois par mois. Il regarde nos séances, discute avec le coach Furlan. Il vient surveiller son club.

Que reste-t-il de votre passage à l’OGC Nice ?

J’y ai effectué toute ma formation, c’est le club de ma ville, mon club de coeur. Mais il y a aussi beaucoup de regrets, de la déception, de la tristesse. Car je n’ai même pas eu l’opportunit­é d’essayer de m’imposer comme certains jeunes. Mais j’ai connu de belles saisons avec le groupe pro, celles de la e place et de la e place. J’ai croisé de grands joueurs comme Hatem (Ben Arfa) ou Mario (Balotelli) ,des joueurs de matchs moins d’entraîneme­nts (sourires).

Celui qui m’inspirait le plus était Mathieu Bodmer car il n’avait pas de grandes qualités physiques, mais un énorme cerveau, un bon pied droit et un bon pied gauche. J’ai remporté la Gambardell­a, le championna­t U et participé à la remontée en N. C’est toujours ça.

Jouer un jour avec Hugo, vous y croyez ?

Ça me paraît compliqué d’être à Tottenham dans les prochaines années (rires). Mais on ne sait jamais. On pourrait jouer ensemble avec la Selecioun. Il faudra le convaincre après .

‘‘ Je m’étais même inscrit deux fois à la fac”

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 ?? (Photo AJ Auxere) ?? Gautier Lloris vient d’inscrire trois buts en deux matchs avec Auxerre, e de Ligue .
(Photo AJ Auxere) Gautier Lloris vient d’inscrire trois buts en deux matchs avec Auxerre, e de Ligue .
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