« Qui aurait pu le croire ? »
Oleksiy Yefimov, le GM de l’ASM, évoque le passage historique en C1 du club du Rocher
A34 ans, il sera peut-être le plus jeune Général manager de l’Euroligue la saison prochaine ! Au guidon de l’ASM depuis la Pro B en 2014, le natif de Kharkiv (Ukraine) n’a jamais perdu une seconde de son temps. Le résultat est là, impressionnant.
La Roca Team est qualifiée pour l’Euroligue. Que ressentez-vous en premier : de la fierté, du bonheur, le sentiment du travail accompli ou bien, c’est juste incroyable ?
C’est un mix de différents sentiments, tous positifs bien sûr. Quand Rob (Gray) a scoré le buzzer beater (le panier de la victoire à la dernière seconde à Gran Canaria), c’était le pur bonheur. Plus tard, quand l’émotion est retombée, c’était la fierté pour l’équipe, le staff, tous les membres du club. Le sentiment principal, c’était : « waouh, nous sommes tout proches du rêve, placer Monaco parmi les meilleures équipes européennes »... Il y a six ans (quand Monaco était en Pro B après être monté de N, ndlr), si quelqu’un avait dit, la Roca Team va jouer dans la même ligue que le Real, le Barça et le CSKA, l’aurait-on cru ? On a réalisé aussi l’accomplissement quand les fans nous ont attendus au retour de
Gran Canaria devant la salle... Il n’y a pas de vrai club sans ses supporters, or nous avons réussi à créer ce lien si important.
Quelle a été la clé pour atteindre la finale de la C ?
Il n’y a pas de recette spéciale, mais en un seul mot, je dirais ‘’l’effort’’. Notre domination sous les panneaux en quart et en demie a été un facteur clé.
Pensez-vous que la capacité de la salle Gaston-Médecin puisse être un obstacle aux yeux de l’organisation Euroligue ?
Nous avons déjà commencé à analyser les règles de l’Euroligue concernant les salles pour voir quels sont nos manques. Je pense qu’à Gaston-Médecin tous les critères peuvent être élevés aux standards de l’Euroligue, excepté la capacité qui serait le principal critère dans des circonstances normales. Mais la crise de la Covid a quelque peu modifié la donne.
C’est-à-dire ?
Il y a une forte possibilité que les matches de la prochaine saison seront encore disputés à huis clos ou bien avec une jauge réduite. Dans ce contexte, la qualité des retransmissions TV et la taille du marché TV deviennent des facteurs dominants. Je pense que durant l’été nous pouvons améliorer nos standards TU au plus haut niveau, notamment en installant les dernières générations d’éclairage à LED. De plus, le marché français est très attractif et je pense que l’Euroligue sera très intéressé d’avoir deux équipes françaises disputant la compétition. Enfin, par chance à Monaco, le très bon programme de santé a permis déjà de vacciner % de la population. Donc, potentiellement, avec une salle plus petite, nous serions en mesure d’accueillir un plus grand nombre de fans dans de bonnes conditions sanitaires que dans une plus grande salle située à l’extérieur de la Principauté.
Les fans peuvent rêver mais vont aussi se poser la question : comment Monaco prévoit-il de rivaliser face aux mastodontes européens ? Le budget pourra-til être augmenté ?
Bien sûr, la participation à l’Euroligue va engendrer plus de dépenses. Ne seraient-ce que les coûts de déplacement et d’organisation des matches sont beaucoup plus élevés qu’en EuroCup. De toute évidence, jouer matches de saison régulière en Euroligue implique de construire une équipe différemment. Cette saison, nous avions une rotation courte car nous ne savions pas en début de saison si la saison de Jeep Elite irait au bout... Il est évident qu’en Jeep Elite nous aurons besoin d’un effectif beaucoup plus profond. Pour l’instant, il est trop tôt pour parler de chiffres en vue de la prochaine saison. Nous ne pouvions pas commencer les discussions avec nos sponsors et nos actionnaires avant de savoir quelle compétition nous allions disputer.
Jouer l’Euroligue peut-il vous permettre de garder vos meilleurs joueurs et le coach ?
C’est une question difficile, parce que d’un autre côté, le fait que nous ayons obtenu une place en Euroligue va définitivement accroître la valeur sur le marché de nombreux de nos joueurs. Nous avons décidé de ne rentrer en négociation pour les prolongations de contrat avec aucun de nos joueurs avant la fin de notre campagne d’EuroCup, afin que tout le monde reste concentré sur les résultats.
Depuis et le retour de en Jeep Elite, la Roca Team a terminé fois sur en tête de la saison régulière et occupe encore la première place cette saison. Quel est le secret de cette continuité ?
Je dirais sans la moindre hésitation que la part principale de notre réussite appartient à M. Dyadechko (président ukrainien de l’ASM Basket, ndlr). Honnêtement, il est pratiquement impossible de trouver un président qui soit à ce point impliqué dans le jeu et avec une telle connaissance du basket. Grâce à son expérience et son ressenti nous avons su reconnaître à temps nos erreurs et essayer de les corriger. Et aussi saisir les opportunités pour faire grandir notre équipe.