Elle reçoit une carte de sa bellemère décédée
En ouvrant sa boîte aux lettres, une septuagénaire de Biarritz a eu la surprise de découvrir une carte postale envoyée par sa belle-mère lors de ses vacances dans la Perle de la France, en 1988.
C’est ce que l’on appellerait bien volontiers des pensées posthumes. Le 14 avril dernier, une habitante de Biarritz – Marie-Claude Lacharme – a eu rendez-vous avec l’insolite. Dans sa boîte aux lettres se nichait en effet une carte postale un peu vintage, en date du… 17 septembre 1988 ! Expédiée depuis Menton, la missive de sa bellemère, Marie-Lou, venait de trouver sa destinataire avec un léger retard de 32 ans.
« Ça lui a fait une drôle d’impression. Elle a tout de suite reconnu l’écriture de ma grand-mère. Ce devait être un de ses derniers voyages puisqu’elle a ensuite subi un AVC et dû partir en maison de retraite à Anglet », commente l’un de ses fils, Éric Lacharme, dans les colonnes du journal Sud-Ouest .De fait, l’auteure de la carte est décédée en 1998.
Analyse de l’indexation
Et le souvenir de ces vacances oubliées n’en est que plus beau, même si le propos au verso est conforme au style télégraphique que les amateurs de cartes postales reconnaissent entre mille : « Tout va maintenant. La plage pas belle près du ?…Venise mardi 3 jours. Lundi à Utelle etc etc toute la journée. Bons baisers à tous. Mamy. »
Pour tenter de résoudre le mystère d’une correspondance
si longtemps restée dans l’oubli, La Poste s’est rapprochée de ses services en Nouvelle Aquitaine. En passant par la journaliste qui avait relayé l’information – et qui a accepté de faire l’intermédiaire entre l’institution et la famille – la carte a pu être récupérée pour expertise.
« Nous avons tenté de l’analyser par rapport à l’indexation. Les codes sont difficiles à décoder. L’état de la carte
fait que toutes les barres ne sont pas lisibles. Reste que d’après les premiers constats, il y a une forte probabilité pour qu’il s’agisse bien d’un envoi ancien, et d’un authentique retard », explique-t-on. Précisant que des vieilles cartes sont parfois achetées à la brocante et réinjectées dans le courrier actuel – par expérience ou par simple jeu. Parmi les hypothèses retenues, deux sont particulièrement probables : « La
carte est peut-être restée coincée dans un meuble ou une machine chez nous. Elle a pu être retrouvée lors d’un déménagement ou d’un changement de machine, avant d’être remise machinalement dans le flux », poursuit-on. Rappelant que les méthodes ont bien changé au sein du service du courrier. « Maintenant nous fonctionnons avec un système de pré-tri, grâce à une grosse machine précise au point de détecter le nom des rues. Mais pendant des décennies, on utilisait des meubles de tri. Toute la correspondance arrivait d’un bloc, et les facteurs triaient
ensemble autour d’un grand meuble. »
La modeste carte mentonnaise n’en garde pas moins une très poétique part de secret. Écrite en lettres d’or.