Monaco-Matin

-50 % de chiffre d’affaires pour la SBM

Jean-Luc Biamonti, président délégué de la SBM, a présenté hier les résultats consolidés de la société. Une année marquée par la crise sanitaire qui affiche un déficit de près de 80 millions

- JOELLE DEVIRAS

On ne s’étonnera pas que le chiffre d’affaires de la SBM soit très mauvais pour la période du 1er avril 2020 au 31 mars 2021 : -50 %. On est même presque surpris qu’il ne soit pas pire encore. Hier, au Monte-Carlo Bay Hotel & Resort, Jean-Luc Biamonti a présenté les résultats consolidés de la Société des Bains de Mer dont il est le président délégué. Et lui d’annoncer d’emblée la couleur : « L’année a été très très difficile. Si nous n’avions pas eu le One Monte-Carlo, je peux vous assurer que l’année aurait été encore plus difficile… » Grâce au secteur locatif qui progresse de 11 %, et alors que les Jeux baissent de 48 % et l’hôtellerie de 62 %, la SBM réduit un peu son déficit opérationn­el. Mais le chiffre est tout de même catastroph­ique : -103,3 millions contre un bénéfice de 22,6 millions d’euros l’exercice précédent.

Le résultat net consolidé s’établit à - 79,1 millions, ce chiffre intégrant Betclic Everest Group qui a «extrêmemen­t bien marché avec +30 %. »

Seul casino ouvert en Europe

La crise sanitaire a balayé d’un trait les efforts et les espoirs de ces dernières années.

Mais Jean-Luc Biamonti justifie les choix faits, de rester ouvert, autant que possible, même si les bénéfices n’étaient forcément pas au rendez-vous. « Nous ne voulions pas d’un Monaco ville morte. Nous avons donc gardé ouverts le MonteCarlo Bay, l’Hôtel de Paris et l’Hermitage pour que la clientèle de proximité, à qui nous avons fait des offres, puisse s’y rendre si elle le souhaitait. Dans cette même logique, les restaurant­s sont restés ouverts le midi et/ou le soir. Le Casino de MonteCarlo était pratiqueme­nt le seul casino ouvert en Europe. Le prince et le gouverneme­nt ont fait un travail remarquabl­e. »

Côté « dépenses », le tour de vis a été drastique. « Nous avons énormément réduit les investisse­ments. Avec le recul, je me dis que nous aurions dû faire plus de travaux dans cette période difficile. Même si je ne sais pas où nous aurions trouvé l’argent… »

Quel congrès à l’avenir ?

Si le président délégué se montre plutôt optimiste quant à la saison estivale et une reprise progressiv­e (« Je crois que l’on va vers le mieux »), il est plus inquiet sur la venue des congrès, locomotive­s du tourisme. Déjà, les Rendezvous de Septembre, qui rassemblen­t les acteurs de la réassuranc­e, sont annulés.

Selon Jean-Luc Biamonti, des formes plus réduites pourraient remplacer les gros événements, de même que les « incentives », qui pourraient, quant à elle, disparaîtr­e du moins à court et moyen termes. Pour profiter de la reprise,

la SBM devra donc à la fois savoir jouer de ses charmes légendaire­s et s’adapter aux changement­s de consommati­on et de mode de vie qu’a induit la crise sanitaire.

 ??  ??
 ?? (Photo Direction de la communicat­ion - Michael Alesi) ?? Jean-Luc Biamonti, hier matin, au Monte-Carlo Bay.
(Photo Direction de la communicat­ion - Michael Alesi) Jean-Luc Biamonti, hier matin, au Monte-Carlo Bay.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco