« Non, le Grand Prix n’a pas été catastrophique »
Outre la déception d’un pays de voir son pilote fétiche, Charles Leclerc, empêché de prendre le départ de son Grand Prix, l’édition 2021 de la course automobile de F1 n’aura pas été – conditions sanitaires obligent – des plus festives et prolifiques. Mais au moins elle s’est tenue et le public a pu venir à défaut de l’an passé.
C’est ce que veut retenir le gouvernement peu friand des reproches de certains professionnels déplorant d’avoir eu trop de contraintes pour accueillir des clients au cours des quatre jours de Grand Prix cette année. « Certains parlent de résultats catastrophiques, je ne reprends absolument pas ce qualificatif », tempête le ministre d’État. « Évidemment sur un plan économique, les retombées du Grand Prix sont sans comparaison avec des années normales. Nous l’assumons malheureusement. Mais pour l’heure c’est le seul Grand Prix automobile qui a été ouvert au public, ce qui n’est pas négligeable. La ligne fixée par le souverain d’un équilibre entre la préservation des activités économiques et la protection sanitaire de la population nous a conduits à ces décisions ».
En chiffres, la jauge de la limitation à 7 500 places assises en tribune par jour (soit 40 % de la capacité totale) n’a même pas été atteinte. En moyenne, le taux d’occupation des gradins le jeudi, samedi et dimanche oscille entre 80 à 87 % de places vendues.
Côté circulation, 310 000 véhicules ont transité par la Principauté sur les quatre jours, soit 45 % de moins qu’en 2019 pour le même événement.
Mieux que zéro
Les résultats économiques sont au diapason de cette fréquentation. Une baisse estimée de 50 % du chiffre d’affaires dans les restaurants et les commerces par rapport au
Grand Prix 2019.
Le taux d’occupation dans les hôtels avoisinant, lui, les 50 %. Pas si mal ? « Comment avec une jauge fixée au niveau de cette année aurions-nous pu avoir une fréquentation hôtelière, commerçante, de restauration à 100 % comparable à 2019 ? Nous pouvons nous réjouir qu’elle n’ai pas été à 0 % comme en 2020 », glisse le conseiller de gouvernement pour l’Économie et les Finances, Jean Castellini.
Rappelant qu’à l’instar de la plupart des pays européens, les commerces en Principauté n’ont pas fermé depuis le 4 mai 2020. Et que les restaurants ont pu travailler, en salle et en terrasse depuis le 2 juin 2020, malgré une impossibilité de servir le soir l’automne dernier.
Pas de débordements
« Nous sommes conscients des difficultés qu’un certain nombre de professionnels continuent de connaître, mais les aides du gouvernement se poursuivent », promet le ministre de l’Économie.
Les bénéficiaires des aides de la CARE recevront en juin, les mêmes aides qu’en mai. Le CTTR est prolongé jusqu’au 31 juillet. Une nécessité car sur le mois d’avril, 5 600 salariés étaient encore placés sous ce régime (temporairement ou totalement) par leur employeur.
Si économiquement la réussite du Grand Prix divise, le conseiller de gouvernement pour l’Intérieur Patrice Cellario voit le verre d’eau à moitié plein sur le plan sécuritaire pour ce Grand Prix particulier. « Sur le plan de l’ordre public, tout s’est déroulé sans débordements avec pour la première fois de la saison, un accueil du public sans restriction d’origine. Et nous avons réussi à maîtriser de la bulle sanitaire qui entoure la réalisation des Grands Prix ».