Monaco-Matin

Une policière attaquée au couteau près de Nantes

La fonctionna­ire municipale a été grièvement blessée mais « va survivre », a indiqué l’Intérieur. L’assaillant, un schizophrè­ne fiché pour radicalisa­tion, a été abattu.

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C’est une nouvelle attaque contre les forces de l’ordre après celles de Rambouille­t (Yvelines) et d’Avignon (Vaucluse) : une policière municipale a été blessée grièvement au couteau hier à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes. L’auteur des faits, un schizophrè­ne fiché pour radicalisa­tion et « signalé pour une pratique rigoriste de l’islam », est décédé, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Qui a précisé que « la policière municipale a été courageuse et a su se protéger avec les moyens qu’elle avait. Malgré ses blessures importante­s, elle va survivre. »

Le déroulé des faits

« Aux alentours de 10 h 20, un individu s’est présenté dans les locaux d’un bureau de police de la Chapellesu­r-Erdre, indiquant avoir un problème de voiture », a relaté le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. « Il a porté plusieurs coups de couteau aux jambes et à la main de la policière municipale. La victime étant au sol, il en a profité pour lui subtiliser son arme de service. Deux personnes se trouvant à l’étage ont tenté de le maîtriser. Il les a menacés avec le couteau et l’arme de poing. »

« En sortant, il croise un autre policier qui tente également de le maîtriser et lui porte un coup de couteau, bloqué par le gilet pare-balles du policier qui en casse la lame. L’assaillant se précipite ensuite dans son véhicule, avant de l’accidenter 100 mètres plus loin. Il s’échappe alors à pied. »

Il se réfugie à l’intérieur d’un appartemen­t situé dans une zone d’habitation­s derrière la brigade de gendarmeri­e. Le logement est occupé par une femme, qu’il séquestre durant environ deux heures et demie. Durant ce temps, un important dispositif de recherche constitué de quelque 250 gendarmes a été mis en place. Depuis le balcon de l’appartemen­t, l’assaillant ouvre le feu à deux reprises, avec l’arme de service de la policière qu’il a subtilisée, sur des militaires présents devant l’enceinte de la brigade. Ces derniers ripostent. L’homme quitte l’appartemen­t et se retrouve dans un champ jouxtant la brigade. Survolé par un hélicoptèr­e de la gendarmeri­e, il ouvre à nouveau le feu, à trois ou quatre reprises, sur les militaires. Cette fois, un gendarme est atteint au niveau du genou et un autre au niveau du coude. Des tirs de riposte atteignent l’assaillant à l’abdomen. Il décède quelques minutes plus tard, après des tentatives de réanimatio­n.

Le profil de l’assaillant

Âgé d’une quarantain­e d’années, « cet individu français, né en France, [était] connu des services de police » :il « sortait de prison et avait été signalé en 2016 pour une pratique rigoriste de l’islam pour radicalisa­tion et ainsi inscrit au fichier FSPRT » ,le Fichier de traitement des signalemen­ts pour la prévention de la radicalisa­tion à caractère terroriste, a détaillé Gérald Darmanin. Diagnostiq­ué comme schizophrè­ne, il avait été condamné à plusieurs reprises à des peines de prison, notamment l’une de huit ans par la cour d’assises du Nord pour vol aggravé et séquestrat­ion. Il était sorti le 22 mars dernier, et le suivi sociojudic­iaire auquel il avait été condamné a été mis en place immédiatem­ent, notamment l’obligation de soins.

L’ancien avocat de l’agresseur, Me Vincent de la Morandière, qui l’a défendu dans plusieurs dossiers, a expliqué « avoir vu une dégradatio­n psychologi­que au fur et à mesure des incarcérat­ions. À un moment donné, ça devenait difficile de discuter avec lui ».

Une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre et pour séquestrat­ion. « Cette enquête criminelle confiée à la section de recherches est aujourd’hui supervisée et dirigée par le parquet de Nantes », a déclaré Pierre Sennès, précisant que « cette situation est susceptibl­e d’évoluer » si « une qualificat­ion pénale en lien avec le terrorisme » était retenue au gré de l’avancement de l’enquête.

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(Photo AFP) Quelque 250 gendarmes ont traqué cet homme d’une quarantain­e d’années durant trois heures.

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