Faire route ensemble pour avancer durablement
Réunis au sein d’une convention inédite, la Région Sud et VINCI Autoroutes débutent treize chantiers d’envergure pour améliorer la mobilité et changer le quotidien des usagers
Le monde entier en a conscience aujourd’hui : la mobilité doit évoluer pour devenir plus durable. Or, la place de la route est prépondérante dans notre quotidien. La voiture reste de très loin le premier moyen de transport pour les déplacements domicile-travail. De fait, la part transport des émissions de carbone ne diminue pas depuis plusieurs décennies et ce, malgré des investissements dans le rail et les transports en commun. Face aux enjeux environnementaux et à la saturation des infrastructures, il y a urgence à décarboner les mobilités du quotidien par la route.
Environ % des déplacements se font par la route en France, qu’en est-il de la région Sud, est-ce un territoire particulier ? Pierre Coppey :
La région Sud cumule, en effet, plusieurs spécificités de par son
Président de VINCI Autoroutes attractivité touristique et sa situation géographique. Les déplacements s’y organisent principalement selon un axe est-ouest qui suit le littoral. Le territoire supporte ainsi un flux très important qui estàlafois régional
(déplacements domicile-travail des locaux), national (trajets des vacanciers) et international (trafic autoroutier, de poids lourds notamment, entre l’Italie et l’Espagne). L’autoroute A est la plus circulée de France, avec un trafic très dense. On comprend que la route joue un rôle essentiel pour rendre possible toutes
ces mobilités quotidiennes.
Une concertation globale est donc nécessaire pour organiser leur décarbonation ?
Cela demande effectivement une coordination accentuée de tous les acteurs : locaux, nationaux, privés, publics, et des savoir-faire. Quand le projet est porté collectivement, les réalisations peuvent émerger plus rapidement. C’est le cas entre VINCI Autoroutes et la Région Sud : nous poursuivons un même objectif environnemental, avec notre démarche d’Autoroute Bas Carbone qui s’intègre pleinement dans l’ambitieuse politique de la région en matière de mobilité durable. Nous trouvions utile d’avancer ensemble.
La Convention Autoroute Bas Carbone signée avec la Région est-elle la première du genre ?
C’est effectivement une grande première ! Et l’on souhaite bien sûr que ce modèle de partenariat puisse être dupliqué dans d’autres régions. Nous avons engagé des discussions en ce sens. Plusieurs facteurs ont facilité la signature de la convention, à commencer par le fait que la Région poursuive depuis plusieurs années son projet « Une COP d’avance ». Nous avons identifié ensemble des points de congestion et des solutions qui permettront d’accélérer l’évolution des mobilités : parkings de covoiturage, circulation de cars sur des voies dédiées sur autoroute, développement de réseau de bornes électriques, pôles d’échanges intermodaux... Il faut ajouter que la particularité du réseau Escota est qu’il coïncide avec la délimitation géographique de la région. Il a donc été plus simple d’y associer les collectivités locales. Cet ensemble de facteurs favorables a permis d’aboutir à cette convention et à la signature de son financement en février.
Ces projets concernent principalement la création ou l’aménagement d’échangeurs...
Oui, l’objectif est de faciliter les connexions entre les territoires via l’autoroute, en supprimant les points de congestion. Car l’évolution des habitudes ne pourra se faire sans ces nouvelles infrastructures et services. Dans de nombreux cas, il s’agit d’abord d’aménager les infrastructures existantes. Et ce, même dans un territoire contraint par sa géographie, avec peu d’espace disponible. Des solutions non complexes et techniquement maîtrisées existent. En tant
Sources : Ipsos, mars 2019 et VINCI Autoroutes
qu’opérateur de mobilité, nous avons le savoir-faire pour mettre en oeuvre ces solutions. L’enjeu est donc de recomposer ensemble ces mobilités en adaptant les infrastructures existantes pour répondre aux attentes des usagers en matière de transport durable. Et pour que ces évolutions des usages soient efficaces et perdurent, elles doivent contribuer à améliorer la qualité de vie. Enfin, ces investissements pour une mobilité durable contribueront à la relance économique de la région. Plus largement, le volet mobilité durable est une dimension essentielle de la relance économique du pays. Actuellement, les congestions urbaines représentent chaque année de l’ordre de % du PIB, soit un coût de plus de milliards d’euros. Agir sur la mobilité, c’est réaliser des investissements d’avenir.