Préserver la nature
Tour d’horizon des actions de préservation de la faune et de l’environnement avec Delphine Orlando, responsable environnement et développement durable du réseau Escota
Décarboner la mobilité ne peut fonctionner qu’en s’inscrivant dans un plan plus global de préservation environnementale. Au-delà de ses actions pour décarboner les mobilités et lutter contre le changement climatique, VINCI Autoroutes a renforcé son Ambition Environnement 2030 en faveur de l’économie circulaire et des milieux naturels. « Si le grand public ne le réalise pas toujours, nos actions en faveur de l’environnement sont réelles, nombreuses et ambitieuses, explique Delphine Orlando. Notre métier d’opérateur de mobilité requiert d’intégrer nos infrastructures dans leur environnement pour rendre les mobilités plus durables en tout point. »
Des aires zéro déchet plastique
Ce projet qui s’inscrit dans une logique d’économie circulaire concerne neuf aires du réseau VINCI Autoroutes en Région Sud et est appelé à s’exporter rapidement sur l’ensemble du réseau. « Nous avons répondu à un appel à projets de la Région Sud et travaillé avec six grandes enseignes gérant nos aires de services ainsi que deux associations locales, les Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement de Cannes et d’Aix qui accompagnent ces commerces dans les démarches zéro déchet. » L’idée était simple : scanner toutes les sources de plastique à usage unique. Depuis le gant à la pompe à essence jusqu’au gobelet de la machine café en passant par l’emballage du sandwich. « L’objectif était de trouver des alternatives plus vertueuses comme le gobelet en carton recyclé par exemple. Mais nous avons également réfléchi à des façons plus radicales de suppression comme une machine avec un détecteur de mugs, du vrac ou de la vraie vaisselle sur le lieu de restauration... » Ce projet pédagogique se construit évidemment avec l’enseigne et tous les fournisseurs qui doivent jouer le jeu. « Notre état des lieux a suscité une prise de conscience chez les gérants qui veulent ainsi s’investir pour sensibiliser les clients. »
Des écoponts pour la faune
Ceux qui empruntent l’autoroute les connaissent bien : il y en a six sur les autoroutes de notre région et quinze sur tout le réseau VINCI Autoroutes. « La Région Sud, c’est vraiment un hotspot pour la biodiversité, confirme Delphine Orlando. C’est un environnement avec des milieux naturels remarquables avec une concentration très importante d’espèces, on traverse l’Esterel, les Maures... » Les écoponts permettent de recréer un lien, de part et d’autre des autoroutes, pour les animaux. « Ils rendent l’autoroute transparente et permettent
L’Étang Des Joncquiers
de renouer le fil de la trame verte. » Si les automobilistes ne les voient pas, les animaux sont pourtant bien présents et effectuent de nombreux trajets nocturnes sur ces ouvrages réalisés avec des écologues afin de recréer un habitat naturel au-dessus de l’autoroute. Ces experts suivent ensuite la vie du pont dans la durée. L’écopont des Adrets a par exemple été dimensionné en fonction de la plus grande espèce qui doit passer dessus
Une zone humide a été entièrement reconstituée sur cette sur cette zone utilisée pour la construction de l’autoroute A (notre photo). C’est une démarche mise en place par VINCI Autoroutes depuis dix ans : renaturer des sites et en confier la gestion à des associations. L’étang est aujourd’hui une zone de migration des oiseaux. On y trouve des familles de castors et la loutre d’Europe y est revenue cette année.
Le site de Pifforan
Cette ancienne plateforme logistique de stockage proche de Brignoles a été renaturée. Ce projet débuté en est né d’une mesure compensatoire liée à la création d’un parking de poids lourds. « Il s’agit d’abord d’enlever l’enrobé du sol pour planter et semer puis de créer des aménagements adaptés pour attirer la faune : une mare, des gîtes pour lézards osselets, une grotte pour les chauves-souris, un talus pour le guêpier, un pondoir pour : le cerf élaphe. « Celui de Vidauban, en revanche, a davantage été pensé pour la tortue d’Hermann qui a besoin de buisson, de cachette et amas rocheux .»
Des sites en gestion solidaire
De nombreux espaces naturels jouxtent directement les axes autoroutiers. Au travers de partenariats certains sont mis à disposition d’acteurs locaux par VINCI Autoroutes. C’est le cas d’un site qui borde l’autoroute à l’A51 ; une parcelle avec un vrai potentiel agro-environnemental. Sa gestion a été confiée à l’association Les Jardins du Buëch il y a bientôt dix ans. Ce sont des personnes en réinsertion qui travaillent désormais à l’exploitation de ce verger solidaire. Une opération similaire est réalisée dans le Var à Gonfaron et Puget-Ville sur l’autoroute A57 avec l’association Clarisse Environnement qui cultive des oliveraies. les couleuvres, des nichoirs pour les mésanges et hiboux... » La gestion du site est confiée au Conservatoire naturel des espaces naturels de PACA pour une durée de trente ans.
La zone des Piles labellisée par la LPO
C’est le premier refuge labellisé sur le domaine autoroutier. Tout au bout du réseau Escota en direction de Gap, sur l’A, ce site a été réalisé pour compenser la création du péage de la Saulce. Il a fallu recréer un milieu naturel avec un réseau de mares et une mosaïque d’habitats connectés avec la Durance par un passage qui passe sous l’autoroute. La Ligue pour la protection des oiseaux cogère le site depuis douze ans et l’a ainsi labellisé en . « C’est une grande fierté, on travaille sur un temps long et là, on voit l’aboutissement d’un projet » déclare Delphine Orlando. Le site est notamment exceptionnel pour les libellules. La prochaine étape concernera le pâturage des chevaux.