Monaco-Matin

Miss baie des Anges

- Edito@nicematin.fr

Il donnera son nom à un lieu près de la baie des Anges. La Ville de Nice vient de le confirmer. La capitale azuréenne lui doit bien ça.

Avec Nice baie des Anges, Dick Rivers, disparu en , a parsemé les galets de la Prom’ de petits cailloux de nostalgie. Malgré ses Marchés de Provence, le Toulonnais Gilbert Bécaud n’a pas encore eu les mêmes égards.

L’un comme l’autre ne revenaient pas souvent dans leur ville de naissance. Mais les paroles de Didier Barbelivie­n ont suffi pour que Dick Rivers redevienne, le temps d’un  tours, Hervé Forneri. Cet adolescent du Vieux-Nice qui découvre, à la fin des années , le rock, l’Amérique et les filles. Bigre, quel programme ! Avec son déhanché et sa musique syncopée, Elvis Presley donne un grand coup de Blue Suede Shoes dans les  tours des parents et ouvre de nouveaux horizons à la jeunesse de l’après-guerre. Hervé Forneri, Claude Moine et Jean-Philippe Smet brisent leur chrysalide et rompent avec leur patronyme. Dick Rivers, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday deviennent à leur tour les idoles des jeunes. Pour Dick et Eddy, tout commence par une rivalité entre Les Chats sauvages et Les Chaussette­s noires. Les apprentis rockeurs font leurs griffes sur des reprises de tubes venus d’outre-Atlantique. Des paroles en français écrites sur un coin de table suffisent à prolonger le succès. Les mésentente­s entre musiciens et le déclin du rock’n’roll des pionniers ont rapidement raison de leurs groupes.

A la fin des années , Dick, Eddy et Johnny ont toujours la banane mais plus la pêche. Coiffés sur le poteau par une nouvelle génération de chanteurs populaires aux cheveux longs. Aux Etats-Unis,

Elvis Presley, boudiné dans son costume, tente un come-back. Mais la moquette est défraîchie dans le Heartbreak Hotel.

La route de Memphis devient une impasse et seuls les chemins de traverse permettron­t de tenir encore le haut du pavé.

Eddy, recyclé en crooner, Johnny, interprète caméléon, ne lâcheront pas les premières places des hit-parades.

Avec des hauts et des bas, Dick Rivers continuera de creuser son (micro) sillon, voix rauque et voie du rock, à l’ombre de ces deux géants.

Celui qu’Antoine de Caunes avait – gentiment – ringardisé avec le personnage de Didier l’embrouille n’a pourtant jamais cessé d’être en prise avec son temps, s’entourant régulièrem­ent de jeunes compositeu­rs, d’Alain Bashung dans les années  à Benjamin Biolay trente ans plus tard. Avec son nom bientôt gravé à deux pas de la Grande Bleue, il restera pour toujours ce rockeur aux cheveux de jais, éternel amoureux de Miss baie des Anges.

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