René et Ghislaine Foison fêtent leurs ans d’union
Installés à Menton depuis 1974, les époux célèbrent aujourd’hui leurs noces de platine. Âgés de 95 et de (bientôt) 92 ans, ils s’étaient rencontrés après guerre par le biais de la danse.
Pour supporter le confinement, Ghislaine et René Foison attendaient avec impatience le 2 juin. Date anniversaire de leurs 70 ans de mariage. Et quel plus beau symbole que ces noces de platine pour célébrer une union démarrée sur une piste de danse ? « J’ai fait mon service militaire en Allemagne. Quand je suis revenu, on allait danser dans les fermes. J’ai appris à maîtriser tous les pas à cette occasion. À la fin de la guerre, les Américains organisaient des bals… et les filles se dirigeaient naturellement vers ceux qui savaient danser », sourit René, 95 ans. Jetant un coup d’oeil complice à son épouse de toujours. La fille du chef de gare.
Couple sous surveillance
« À l’époque, il y avait des chaises autour de la salle de bal. La mère de Ghislaine avait une lampe qu’elle braquait sur nous de temps en temps pour vérifier que je ne l’embrassais pas », se souvient-il, amusé. Précisant qu’ils ont continué à danser après leur mariage, allant jusqu’à participer à un concours de tango. Leur union aurait pu être célébrée avant juin 1951 si deux épisodes malheureux n’étaient pas survenus. Le décès de la mère de Ghislaine, d’une part. Puis le rappel de René en Allemagne, dans un contexte où tous les militaires de carrière avaient été envoyés en Indochine. Pendant 25 ans, tous deux ont été marchands de chaussures à SaintSaëns, en Normandie. Lui assurait les réparations en tant que cordonnier de formation ; elle tenait la boutique. « Nous avons commencé à venir à Menton en 1961, pour les vacances. Les ouvriers travaillaient encore sur le tunnel de la vieille ville », explique René. Ajoutant qu’avec leurs enfants Sylvie et Philippe, ils sont ensuite venus tous les ans. Pourquoi ? « Nous sommes tombés amoureux de la ville » ,répond simplement Ghislaine. Au point de vouloir s’y installer pour de bon. « En février 1974, nous sommes venus spécifiquement parce que nous avions vu qu’un magasin de chaussures était en vente. Ça ne l’a pas fait. Mais la veille de partir, on a pris un apéro à l’hôtel en face de la mairie et le patron nous a informés que le Lido était à vendre », reprend René. Ravi de ce changement de vocation, et des moments de légèreté qu’ils ont pu vivre ici. « Un jour, j’ai participé à un match qui opposait les pompiers aux commerçants. Avec un seau plein de pastis au milieu du terrain dans lequel on venait se servir… », donne pour exemple celui qui a conservé une licence de footballeur jusqu’à ses 48 ans. Et qui ne s’est jamais départi de son humour. Quand on leur demande comment ils sont parvenus à atteindre 70 ans de mariage, René répond ainsi : « Je l’avais mise sur Le Bon coin, en précisant bien qu’elle était d’occasion, mais personne n’en a voulu », dans un rire trahissant sa pensée réelle. Résumée par Ghislaine : « Les 70 ans, on les atteint simplement. Avec de la régularité. Si je n’avais pas eu le bon partenaire, je n’en serais pas forcément arrivée là. »
Dimanche, c’est en famille que René, Ghislaine, Sylvie et Philippe porteront un toast à leur vie commune menée au pas de… danse.
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Tombés amoureux de Menton ”