Golfe de St-Tropez : pas de coup d’arrêt au bruit des hélicos
À l’intersaison, des tests pour réduire les nuisances sonores ont été évoqués par les autorités. Il n’en sera rien cet été. L’association Halte Hélico fustige l’attentisme des pouvoirs publics.
Avec les beaux jours, ce sont les bourdonnements qui vont revenir sous peu dans la presqu’île de Saint-Tropez. Et il ne s’agit pas ici de l’agréable bercement des abeilles virevoltant d’une fleur à une autre mais du ballet estival des hélicoptères.
Tout dernièrement, le projet d’arrêté préfectoral (AP) réglementant les mouvements de ces aéronefs pour la saison 2021 a ainsi été dévoilé afin d’être soumis à consultation publique. Et si la volonté de tester des solutions à cette problématique des nuisances sonores avait été avancée durant l’intersaison, notamment à travers l’expérimentation de barges en mer permettant d’éviter le survol de zones résidentielles, ces dernières sont absentes du projet d’AP. « Il n’y aura pas d’expérimentation des barges cette année », confirme Jean Plénat, en charge du dossier hélico au sein de la communauté de communes. Ce dernier ne souhaitant pas évoquer davantage le sujet avant la promulgation de l’arrêté définitif, soit d’ici à la fin du mois de juin.
Nombre de requêtes restées sans réponse
Du reste, ce projet d’arrêté n’apporte que quelques menus ajustements (lire par ailleurs) au précédent texte. Lesquels ne changent pas la donne.
Et c’est bien là que le bât blesse pour Jean-Claude Molho, président de l’association Halte Hélico. « Nous constatons une reconduction avec quelques mesurettes ne tenant pas compte des revendications des associations (Halte Hélico, La Sentinelle et l’Association pour la protection des sites naturels et historiques de la Moutte, des Salins et des Canebiers de SaintTropez N.D.L.R.) », peste-t-il avant d’égrener ses griefs : « Nous avions demandé la suppression de l’hélisurface de La Mort du Luc, ce n’est pas le cas. Nous voulions une diminution du nombre de mouvements quotidiens à Gassin et à Cogolin : ça n’a pas bougé. Nous souhaitions que les hélisurfaces de Cogolin bénéficient de la même pause méridienne que les autres : ça n’a pas été pris en compte. Les effectifs de la GTA (Gendarmerie des transports aériens N.D.L.R.) devaient être doublés pour davantage de contrôles : ils resteront trois seulement. Et, enfin, il y a ces essais sur barges, la seule véritable solution à nos yeux, qui sont reportés... » Un verdict sans appel donc pour ce responsable associatif qui s’indigne et se décourage « face à l’inertie des pouvoirs publics qui se montrent incapables de trouver une solution ». D’ailleurs, Halte hélico, qui « ne fermait pas la porte » à une médiation avec l’État en mars au sujet de ses recours portés devant le tribunal administratif annonce aujourd’hui avoir quitté la table des négociations pour s’en remettre au judiciaire.
Des contrôles plus poussés cette année
De son côté, le sous-préfet Éric de Wispelaere souligne « la recherche d’équilibre face à des intérêts contradictoires » qui caractérise ce dossier qui concerne une activité générant « des dizaines de millions d’euros » pour l’économie locale. S’agissant des évolutions à venir, le haut fonctionnaire regrette le report des essais de barges en mer «lié à la crise sanitaire » mais fait savoir par ailleurs que « cinq projets d’hélistations (qui sont davantage encadrées que les hélisurfaces N.D.L.R.) sont à l’étude et seront prochainement soumis à enquête publique ». Par ailleurs, et dès cette année « une analyse quotidienne de tous les mouvements des hélicoptères » sera effectuée par la GTA en collaboration avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). « Lorsque des irrégularités seront constatées, nous aurons des preuves pour intervenir », assure-t-il.