Neuf heures de garde à vue pour le maire de Grenoble
Les enquêteurs de la brigade financière cherchent à savoir si Eric Piolle a favorisé l’attribution de deux marchés publics de plusieurs milliers d’euros.
Le maire de Grenoble Éric Piolle, possible candidat à la présidentielle de 2022, est sorti, hier, à Valence après plus de neuf heures de garde à vue en rejetant les soupçons de favoritisme pour lesquelles il était entendu.
« Il n’y a rien de nouveau aujourd’hui » a-t-il brièvement déclaré en sortant des locaux de la police judiciaire qui l’entendait dans une enquête préliminaire.
En 2018, la Chambre régionale des comptes avait signalé à la Justice « plusieurs irrégularités importantes » dans la passation de marchés publics pour l’organisation de la fête des Tuiles, un rassemblement populaire organisé chaque année par la ville depuis l’élection d’Eric Piolle en 2014.
« Il n’y a pas besoin de nier quoi que ce soit ; il y a un débat posé par la chambre régionale des comptes, un débat technique », a ajouté le maire écologiste sur BFMTV. La justice « fait son travail ». « La passation de ces marchés pour près de 300 000 euros HT présente plusieurs irrégularités importantes », soulignait l’institution qui dépend de la Cour des comptes.
Il s’agit « d’un débat ultra-technique » a précisé, hier soir, auprès de l’Agence France Presse (AFP) l’avocat d’Eric Piolle, Me Thomas Fourrey. La mairie estime, en effet, qu’il s’agissait là de prestations artistiques qui ne nécessitent pas de mise en concurrence une position à l’opposé de la lecture faite par les magistrats de la chambre régionale des comptes. L’audition d’hier « était vraiment le prolongement du rapport de la CRC et de la réponse de la mairie », a ajouté Me Fourrey. Selon lui, l’enquêtrice cherche à savoir si le maire de Grenoble n’a pas fait pression sur ses services pour accélérer l’organisation de cette fête, quitte à contourner la réglementation, une accusation qu’il rejette vivement, assurant que son client a simplement « signé un parapheur ».