Monaco-Matin

Après le psychodram­e en Paca, la droite secouée par l’affaire Peltier

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Les propos très droitiers de Guillaume Peltier [photo AFP] ont fait une nouvelle fois tanguer Les Républicai­ns qui, à trois semaines des régionales, doivent éviter l’explosion entre le RN et le parti d’Emmanuel Macron. Le vice-président de LR a fait des vagues, dimanche, en assurant « porter les mêmes conviction­s » que le maire de Béziers Robert Ménard, proche du RN, et en demandant « le rétablisse­ment de la Cour de sûreté » dans les dossiers de terrorisme.

Deux jours après les réactions restaient vives, la ministre LREM Marlène Schiappa condamnant une propositio­n « mise en place sous Vichy ». Refuser le front républicai­n, « c’est meurtrier pour la République », a lancé la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga. « Le problème, ce n’est pas moi mais le terrorisme », a répliqué Guillaume Peltier. « Parce que je suis fier d’être de droite et pense différemme­nt de la caste qui gouverne, le système me salit. Je maintiendr­ai », a-t-il lancé avant une réunion de son groupe parlementa­ire où il est intervenu en visio. Une réunion « très utile » car elle a permis « qu’on lave notre linge sale en famille », a commenté le patron des députés Damien Abad. Car la grogne gagne chez LR, au point que le président Christian Jacob a publiqueme­nt recadré son numéro 2 dimanche en l’appelant à « jouer collectif », tandis que le numéro 3 Aurélien Pradié dénonçait une « annonce dingue ». Guillaume Peltier a « fait une faute » en s’exprimant « à titre personnel » et il devra « s’en expliquer », a affirmé, hier, l’ex-négociateu­r pour le Brexit Michel Barnier.

« Quand on est numéro deux du parti, on ne tient pas ce genre de propos qui n’ont fait l’objet d’aucune validation par les instances », a déclaré au Figaro le président du Sénat Gérard Larcher.

Ancien membre du FNJ

Certains s’interrogen­t en coulisses sur la place de Guillaume Peltier, ancien membre du Front national de la jeunesse (FNJ), dans l’organigram­me : « Est-il opportun qu’il continue à mener les travaux pour le prochain congrès des idées ? », demande une élue. L’affaire intervient trois semaines après la crise déclenchée par un éventuel soutien en Paca de la majorité présidenti­elle au candidat LR Renaud Muselier, refusé par la direction du parti au nom de la différenci­ation avec LREM. Les plaies à peines pansées, c’est la frontière avec le RN qui est cette fois mise en doute -- d’autant que des déclaratio­ns d’Eric Ciotti et de Nadine Morano ont semé le trouble ces dernières semaines. « Il y a, à droite, la tentation de rejoindre Marine Le Pen », a affirmé, hier, le patron des députés LREM Christophe Castaner. Depuis dimanche, les responsabl­es LR, inquiet de cet étau mortifère, prennent leurs distances avec le RN, « parti de peurs » selon le député Eric Woerth, avec qui existe une « digue infranchis­sable », selon Damien Abad. Mais pour le candidat RN en Paca Thierry Mariani, « Les Républicai­ns n’ont plus d’espace politique ».

La question risque de se reposer au second tour des régionales là ou le RN a ses chances, Paca mais aussi Bourgogne-Franche-Comté qui fait partie du « top 3 » de Marine Le Pen.

L’enjeu est de taille : « Si une région tombe dans l’escarcelle du RN, et que LR entre dans une crise profonde où le siège n’est plus en capacité d’introduire un cordon sanitaire, il y a de très grandes chances d’un éclatement des Républicai­ns », selon le politologu­e Jérôme Fourquet interrogé par LCI.

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