Monaco-Matin

Internet : en pointe sur la fibre Orange n’oublie pas le cuivre

Avec Orange, la fibre progresse plus vite que partout ailleurs en Europe. Mais l’opérateur historique continue de miser sur son réseau traditionn­el, notamment utile en zone rurale.

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Fabienne Dulac, directrice générale d’Orange, a fait le point hier sur l’activité d’une entreprise présente sur tous les fronts. Si les performanc­es sur la fibre crèvent le plafond, pas question de négliger le réseau cuivre, ancien mais toujours essentiel pour l’accès de nombreux Français à la téléphonie fixe et à Internet.

La Covid booste le trafic Internet

La Covid-19 a fait exploser tous les usages, dont le trafic sur l’ensemble des réseaux. Entre 2019 et 2020 : + 45 % pour Internet, + 41 % pour la « voix », + 24 % pour la data mobile, + 39 % pour la télévision. La progressio­n se poursuit depuis le début de cette année. La société française tire des enseigneme­nts de la crise sanitaire, ce qui annonce des changement­s structuran­ts. Sans surprise, c’est d’abord l’impact du télétravai­l. Qui accompagne une transition démographi­que. La connectivi­té devant être une priorité.

La fibre a franchi un bond

Cinquante-sept pour cent des foyers et locaux profession­nels (soit 25,8 millions) sont désormais éligibles.

C’est largement plus que la moyenne européenne (39 %) ou surtout allemande (6 %). À l’échelon local, ce sont 660 000 foyers et locaux profession­nels qui sont éligibles (76 %), et 430 000 dans le Var (42 %). Après une croissance de 54 % l’an passé, on estime que la fibre aura touché potentiell­ement deux millions de clients supplément­aires au premier trimestre.

La révolution numérique

L’attractivi­té des territoire­s comme celle des PME est conditionn­ée par la révolution numérique, insiste la numéro 2 d’Orange. Où l’on reparle de démographi­e : la déconcentr­ation des centres urbains, amorcée voilà une dizaine d’années, s’étend, aujourd’hui, vers des zones plus éloignées, voire rurales.

Un phénomène qui s’est accentué avec le télétravai­l. D’où la volonté de l’opérateur d’accélérer le déploiemen­t des réseaux à haut et très haut débit (plus de 8 mégabits), partout.

Le cuivre fait de la résistance

Le cuivre n’est cependant pas oublié. Autrement dit, le réseau historique, implanté à partir des années cinquante, donc vieillissa­nt, mais toujours très largement utilisé. En partie pour des usages pour lesquels il n’a pas été conçu, télévision et Internet. Avec vingt-deux tempêtes l’an passé, ce réseau est malmené. Alex a d’ailleurs convaincu Orange de proposer aux collectivi­tés locales, en cas de panne d’au moins vingtquatr­e heures, un dispositif de téléphonie satellitai­re.

Le téléphone classique survivra

Le service universel ou téléphonie classique reste donc à l’ordre du jour. Orange renforce ses plans et actions de maintenanc­e du réseau cuivre : 500 millions d’euros et deux cent cinquante technicien­s recrutés ces dernières années, auxquels s’ajouteront cent vingt-trois autres en 2021.

Dix-sept programmes locaux de renforceme­nt sont prévus, en particulie­r sur les zones côtières, et spécialeme­nt dans le Var. L’entretien des réseaux passe aussi par l’alternance, avec soixante et un contrats dans les Alpes-Maritimes et trente-trois dans le Var, équipes commercial­es incluses.

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(Photo Sophie Louvet) La France en pointe sur la couverture par la fibre optique.

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