Le carnet d’une dame d’honneur aux enchères
Le livre d’amitié de Madeleine Gastaldi, ancienne dame d’honneur du Palais, sera vendu aux enchères dimanche. Ses 70 pages manuscrites dédicacées témoignent du Monaco de la Belle Époque.
C’est un objet rare, témoin d’une époque encore fantasmée. Le livre d’amitié, aussi appelé amicorum, ayant appartenu à une dame d’honneur du palais de Monaco, Madeleine Gastaldi, sera mis aux enchères ce dimanche par la maison de ventes Rouillac (*).
Tenu du milieu des années 1890 jusqu’en 1920, ce recueil renferme les pensées, dédicaces et dessins de membres de la famille princière et de leur entourage.
« C’est un objet très intime dont il est émouvant de tourner les pages », confie Jacques Farran, commissaire-priseur de la Maison Rouillac. Un témoignage précieux de l’art de vivre à la monégasque à la Belle Époque.
Grands noms de la société monégasque
Durant presque 30 ans, Madeleine Gastaldi va garder avec elle cet amicorum, destiné à recevoir les mots de ceux qu’elle côtoie.
« On y découvre l’autographe du prince Albert-1er de Monaco, qui, lors d’une croisière en Méditerranée à bord du yacht Princesse Alice en 1901, a écrit : “Souvenir des petits requins noirs aux yeux d’opale”. »
Au milieu des grands noms de la société monégasque de l’époque apparaissent également des dédicaces d’artistes. « Madeleine Gastaldi avait une autre passion par l’intermédiaire de son mari [le compositeur Jean Bartholoni, N.D.L.R.] : la musique. » Aussi, la dame d’honneur du Palais a côtoyé les compositeurs Igor Stravinsky et Jules Massenet. « L’amicorum renferme une quinzaine de partitions. À l’époque, les musiciens aimaient bien coucher une portée lorsqu’ils écrivaient des dédicaces. On y retrouve un extrait de L’Oiseau de feu, d’Igor Stravinsky. »
Les notes sont accompagnées de ces quelques mots : « A Madame Jean Bartholoni, témoignage de sympathie respectueuse d’Igor Stravinsky, villa Bartholoni, 20 août 1918 ».
« Les musiciens font tous référence au nom d’épouse de Madeleine Gastaldi car ils se connaissaient par l’intermédiaire de son mari », précise Jacques Farran. Le recueil, noirci de tous ces souvenirs, avait ensuite été offert à la dame de compagnie de Madeleine Gastaldi. « Il est resté dans la famille toutes ces années et a été très bien conservé. » Avec sa reliure en cuir orné, le livre a été estimé entre 1 000 € et 2 000 €. Plusieurs personnes se seraient déjà montrées intéressées pour l’acquérir. Fera-t-il bientôt son retour en Principauté ? * Vente aux enchères le dimanche 6 juin à 14 h au château d’Artigny – 92, rue de Monts 37250 Montbazon
Plus d’infos sur www.rouillac.com
Tél. : 02.54.80.24.24.