Panne chez Orange :
Un dysfonctionnement chez l’opérateur de téléphonie a rendu injoignables de nombreux services de secours à travers la France hier et avant-hier, soulevant critiques et inquiétudes.
Événement rarissime mais effrayant. De 17 heures à minuit mercredi, les numéros 15 (Samu), 17 (police), 18 (pompiers) et 112 (numéro européen unique) ont été inaccessibles ou difficilement accessibles dans tout le pays, forçant les interlocuteurs à rappeler de nombreuses fois, ou à utiliser des lignes alternatives, mis en place dans l’urgence par les autorités. Des perturbations ont persisté hier. Raison pour laquelle la possibilité de recourir aux numéros spéciaux est maintenue jusqu’à ce matin.
Au moins quatre morts
En cause, les équipements et lignes fixes de l’opérateur téléphonique Orange. Son PDG Stéphane Richard, aussitôt convoqué au ministère de l’Intérieur, a écarté l’hypothèse d’une cyberattaque, évoquant « une défaillance logicielle » des équipements d’Orange sur six sites différents. Censés prendre le relais entre eux en cas de défaillance, ils sont tombés en panne en même temps. « Un incident rarissime », a-t-il assuré.
Selon un bilan encore très provisoire, l’impossibilité de joindre les secours pourrait être responsable de la mort d’au moins quatre personnes. Une dans le Morbihan (le parquet de Vannes a ouvert une enquête), deux à La Réunion, décédées d’accidents cardiovasculaires, et un enfant de 28 mois, en Vendée.
Un numéro unique ?
Ce dysfonctionnement n’a, a priori, pas eu d’incidence dans les Alpes-Maritimes. Les pompiers azuréens reçoivent en moyenne un millier d’appels par jour, qui génèrent entre 200 et 300 interventions. Mercredi, 279 interventions ont été réalisées, dont 82 entre 19 heures et 7 heures du matin, soit autant que d’habitude à la même heure et à cette même période de l’année. Et aucun patient ne semblait, d’après nos informations d’hier soir du moins, avoir été impacté par l’incident dans sa prise en charge. Des moyens de communication alternatifs ayant été aussitôt déployés.
Un numéro unique dédié aux appels d’urgence, que la Fédération nationale des sapeurs pompiers de France appelle de ses voeux, aurait-il pu empêcher la panne ? L’Assemblée nationale a adopté en première lecture jeudi dernier une proposition de loi en ce sens. Ce texte consensuel est désormais attendu au Sénat.