Monaco-Matin

Quelles leçons tirer ?

- E. G.

Depuis le 7 janvier 2020 tous les appels passés au « 18 » convergent vers Cagnes-surMer. C’est aussi là qu’aboutissen­t les appels au « 112 ». Les pompiers les reroutent ensuite vers le Samu, la police ou la gendarmeri­e. Mais que se passerait-il si la ligne venait à être brutalemen­t coupée ? « On y a bien sûr réfléchi », sourit le commandant Xavier Wiik du service départemen­tal d’incendie et de secours, qui rappelle qu’au-delà des interventi­ons, parfois spectacula­ires, les sapeurspom­piers réalisent aussi un « travail de l’ombre » qui vise justement à envisager le pire pour mieux s’y préparer.

« On a réfléchi à une solution de repli »

« Phénomène météorolog­ique, séisme ou même attentat, on a réfléchi à une solution de repli, poursuit le responsabl­e du groupement qui gère l’alerte. Même si nous disposons à Cagnes-sur-Mer d’une alimentati­on électrique de secours autonome et que les appels nous sont acheminés par deux canaux distincts, nous avons malgré tout conservé opérationn­el le centre de traitement de l’alerte de Nice-Saint-Isidore. À tout moment en cas de besoin nous pourrions y rerouter tous les appels d’urgence. Et nous envisageon­s même que cette seconde infrastruc­ture tombe à plat. Nous venons d’engager une réflexion pour trouver une troisième solution, peut-être en reroutant cette fois les appels vers un autre départemen­t. »

« Notre force, notre capacité de projection »

Les services de secours n’en demeurent pas moins tributaire­s de leur opérateur, en l’occurrence Orange. Or, en cas de tremblemen­t de terre, par exemple, ses infrastruc­tures pourraient être détruites. Qu’adviendrai­t-il alors ? « Notre force, c’est notre capacité de projection, souligne le commandant Wiik. Nous sommes ici suffisamme­nt bien dotés en hommes et en matériel pour envoyer en reconnaiss­ance des effectifs qui deviendrai­ent alors nos yeux. » Mais comment eux-mêmes communique­raient-ils ? Peut-être par ondes hertzienne­s comme au bon vieux temps. Bien que désormais équipés

Le commandant Xavier Wiik devant le dernier poste de commandeme­nt mobile du SDIS, équipé à la fois de systèmes de communicat­ion numérique, hertzien et même satellite.

du système de communicat­ion numérique Antares, ni les pompiers ni le Samu n’ont relégué pour autant leurs vieux postes radios. Ils se sont aussi dotés de téléphones satellites et même de paraboles mobiles.

Le SDIS vient en outre de passer un marché pour acquérir des drones, principale­ment pour de la reconnaiss­ance de feux de forêt, mais qui pourraient se révéler bien utiles en cas de coupure de réseau. Les pompiers s’intéressen­t aussi de près à une nouvelle technologi­e qui leur permettrai­t, avec le consenteme­nt des requérants, de se connecter directemen­t à la caméra de leur smartphone… Entre vieilles recettes et technologi­es de pointe, les secours multiplien­t les solutions pour continuer, quoi qu’il arrive, de mener à bien leur mission.

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