Monaco-Matin

Bonette : pas de passage piéton pour les marmottes

Cette route très fréquentée du coeur du Mercantour étant de nouveau ouverte, la mairie de Saint-Dalmas-le-Selvage a rappelé aux usagers de faire attention aux rongeurs vedettes.

- A. L. alouchez@nicematin.fr

Le fait d’être extrêmemen­t mignonnes ne protège pas les marmottes du Mercantour. En plus des renards et des rapaces, ces rongeurs vedettes sont aussi la proie des véhicules. Comme au col de la Bonette (2 715 mètres d’altitude), dont la route située en zone coeur du parc national vient d’être déneigée et rouverte à la circulatio­n. La mairie de Saint-Dalmasle-Selvage, où se situe le col qui relie la vallée de la Tinée aux Alpes-de-HauteProve­nce, a publié un message sur Facebook, pour rappeler aux usagers de cette route très fréquentée de faire attention.

« Elles sont chez elles »

« Le problème, c’est qu’elles viennent sur la route parce qu’elles ont besoin de sel, interprète le maire, JeanPierre Issautier. Et les agents de la Métropole (qui a la responsabi­lité de la voie), salent la route quand il y a du gel. Quelques-unes se font écraser. »

Le maire a mené son enquête : comme d’autres mammifères, les marmottes auraient besoin de sel avant que la pluie ne tombe. « Par exemple, j’ai observé que quand les chamois viennent, il pleut le lendemain ».

Julie Molinier, cheffe de service valorisati­on du territoire au parc national du

Mercantour, n’est pas aussi catégoriqu­e. « Elles sont chez elles, elles traversent… Elles ne prennent pas grand soin de passer par le passage piéton. C’est une question de vitesse et de comporteme­nt, notamment des motards : ils doivent adapter leur vitesse et respecter la faune sauvage ».

Limitation­s pas toujours respectées

Le parc a profité du succès de la publicatio­n de la mairie de Saint-Dalmas-le-Selvage pour rappeler que la limitation sur la route du col est de 50 km/h. Combien y a-t-il de victimes ? Julie Molinier n’a pas de chiffres. Il n’y a pas ici de tuerie de masse, mais c’est une question de principe. « Chaque année, des gens nous envoient des photos de marmottes écrasées, ce sont des images qui marquent. On est dans un coeur de parc et on ne devrait pas avoir ça ».

Cette question touche plus largement à un sujet sensible pour le parc national. Située en zone coeur de parc, où la réglementa­tion et la protection de la nature sont censées être la plus forte, la route de la Bonette est extrêmemen­t fréquentée et les limitation­s pas toujours respectées. Cet été encore, les agents auront pour mission de limiter ces conflits d’usage.

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(Photos mairie Saint-Dalmas-le-Selvage) À la sortie de l’hiver, les marmottes traversent cette route fréquentée. Les panneaux signalant leur présence, eux, sont souvent absents, car volés par des collection­neurs.

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