Vente illégale de cigarettes : prison et forte amende à Nice
Le gérant d’une épicerie de l’avenue des Diables Bleus et son fournisseur ont été condamnés. Ils écoulaient des cigarettes de contrebande en provenance d’Andorre, d’Italie ou du Maghreb.
L’épicerie de l’avenue des Diables Bleus n’arborait par la traditionnelle carotte des débitants de tabac malgré les paquets de cigarettes qu’elle proposait à la vente. En revanche, Riadh, son gérant, un Tunisien de 44 ans, vient de prendre un coup de bâton par la justice niçoise. Défendu par Me Gérard Baudoux, il a été condamné à un an de prison avec sursis. Il a admis avoir écoulé depuis le début de l’année dix à douze cartouches par jour. Il devra s’acquitter avec Soufiane Elabdelli, 45 ans, son fournisseur, d’une amende douanière de 90 000 euros. Un fournisseur dans le collimateur des douanes depuis 2014 et qui a été régulièrement contrôlé avec des cartouches de contrebande en provenance d’Andorre, d’Italie ou du Maghreb. Il est l’objet d’une information judiciaire qui semble en sommeil. Du coup, quand les douaniers de Nice l’ont à nouveau pris sur le fait, le parquet a décidé de renvoyer le suspect devant le tribunal correctionnel dans le cadre d’une comparution immédiate.
« Pour la qualité de ses mandarines »
Les deux hommes ont d’abord nié tout commerce illégal. Si Soufiane Elabdelli fréquentait cette épicerie « c’était pour la qualité de ses mandarines », a-t-il précisé aux enquêteurs. Sauf que les douanes ont filmé des livraisons de cartons de cigarettes. Le 7 avril, par exemple, Soufiane Elabdelli a apporté 350 cartouches de blondes. L’homme vit à cinq dans un
Une épicerie de Nice menait une activité clandestine de vente de tabac.(Illustration)
logement insalubre à Gorbio. Il plaide l’état de nécessité, ne trouvant pas de travail. Son avocate, Houde
Zgaren doute que son client ait fait fortune avec ce commerce illicite.
À écouter le prévenu, c’est un certain Samir qui a apporté l’investissement initial pour acheter des cigarettes à bas coût à l’étranger. Lui se contenterait de 2 euros de bénéfice par cartouche.
Concurrence déloyale
« Après sept auditions, vous vous décidez à l’audience, à nous donner des informations que nous ne pouvons pas, malheureusement vérifier », regrette Alain Chemama, le président du tribunal.
Le fournisseur, est condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire. Une sanction qui devrait satisfaire les buralistes de la région qui pestent régulièrement contre ce marché parallèle, véritable concurrence déloyale que seule l’épidémie de coronavirus est parvenue à ralentir.