Les boules puantes
« Muselier et Mariani se connaissent depuis des lustres. Ils ont été amis. S’ils commencent à sortir les dossiers, ça va être une boucherie ! » Cette petite phrase, glissée il y a deux semaines par un proche des deux candidats, semble aujourd’hui prophétique. Après deux ou trois rounds d’observation, les coups pleuvent. Un crochet du droit, un uppercut du gauche. Bing ! Bam !
Thierry Mariani est attaqué sur son vrai-faux domicile avignonnais ? Il réplique en exhibant le « passeport mauricien » de Renaud Muselier.
Le président sortant tacle son adversaire en exhumant le passé de certains de ses proches, pointe les « chanteurs du IIIe Reich sur sa liste », ironise sur le « rassemblement des crânes rasés et des sous-doués » ? Le leader frontiste dézingue un patron de région qui dépense plus pour son cabinet que pour assurer la sécurité dans les trains. Et c’est ainsi, boule puante après boule puante, que cette campagne exhale des relents de plus en plus nauséabonds. Chacun dira que c’est la faute de l’autre. Ou tapera du pied, à la façon des marmots capricieux, en jurant que ce n’est pas lui qui a commencé. Refrain connu. S’ils voulaient dégoûter les derniers électeurs susceptibles de se rendre aux urnes, ils ne s’y prendraient pas autrement. Quant aux programmes… Pschitt ! Mariani veut « rétablir la sécurité partout et éradiquer l’islamisme ». Muselier réclame une « peine de perpétuité incompressible pour les assassins des membres des forces de l’ordre. » Certes, la sécurité est «la première préoccupation des habitants de Paca. » Mais, manque de pot, elle ne figure pas dans les compétences de la Région.
Qui s’en soucie ? Personne.
« Après deux ou trois rounds d’observation, les coups pleuvent. Un crochet du droit, un uppercut du gauche »