Monaco-Matin

Géraldine Nakache et Anggun

LES VOIX DE RAYA ET LE DERNIER DRAGON

- CÉDRIC COPPOLA

Lorsqu’une princesse aventurièr­e croise le chemin de Sisu, drôle de dragonne qui a hérité du pouvoir de ses frères et soeurs, cela donne un film forcément haut en couleur. À plus d’un titre, Raya et le dernier dragon parle d’harmonie et de la nécessité de briser les frontières, de dialoguer ensemble en surmontant les différence­s et les préjugés. Inspirée dans sa réalisatio­n, assurée par le duo Don Hall (Les Nouveaux Héros ) / Carlos Lopez Estrada (qui avait signé le surprenant polar Blindspott­ing), ce voyage en Asie du Sud-Est riche en péripéties est une belle réussite… à découvrir à partir de ce vendredi 4 juin sur Disney+. À cette occasion, Géraldine Nakache et Anggun qui doublent, dans la version française, Sisu et Cheffe Virana, évoquent leur plaisir de participer à ce projet animé.

Le film parle d’une harmonie entre les peuples… Avez-vous pris connaissan­ce des thématique­s abordées avant d’accepter le projet ?

G. N. : Disney a toujours des projets plus grands que nous. L’une des forces du studio est de nous plonger dans un royaume imaginaire, où les humains côtoient les dragons et de nous rappeler, par petites touches, la nécessité de faire confiance aux autres.

Anggun : J’avais entendu, il y a plusieurs d’années que Disney réfléchiss­ait à faire un film dont l’action se situerait en Asie du Sud-Est. En découvrant Raya et le dernier dragon, j’ai été comblée car c’est une oeuvre importante. Enfant, je cherchais, en vain, des héroïnes susceptibl­es de me ressembler. Ma fille est à la fois indonésien­ne et eurasienne et tente à son tour de trouver cette part d’identité encore peu représenté­e au cinéma. Raya comble ce manque et va même au-delà puisque l’oeuvre véhicule des valeurs universell­es très importante­s.

Le film fait aussi écho à la société de défiance dans laquelle nous évoluons. Comment pourrait-on, selon vous, inverser la tendance ?

G. N. : Tout simplement en écoutant l’autre. On a été un an sous cloche et on ne pouvait plus voir des gens en vrai. Les interviews, les rendez-vous familiaux se sont faits par visio mais il était important de s’assurer que chacun, par écran interposé, disposait d’un temps de parole identique. Ce sujet est dans l’air du temps. Mon frère, Olivier Nakache, et son acolyte, Eric Toledano, ont cartonné sur Arte avec la série En thérapie ,en filmant des gens qui s’écoutent. Raya parle aussi de ce besoin fondamenta­l. C’est lorsqu’on n’a plus de discussion­s en “live” qu’on s’en rend compte à quel point ces échanges sont précieux…

Quels sont vos films Disney fétiches ?

Anggun : Sans aucune hésitation

Bambi ! Lorsque j’ai vu la maman mourir, j’étais inconsolab­le. C’est un film moderne qui évoque l’importance de protéger la forêt. En , on parlait déjà d’environnem­ent… il est nécessaire de s’en rappeler !

G. N. : En tant que parent, on essaie de faire découvrir à nos enfants des dessins animés qui nous ont marqué. Dans mon cas, pour l’instant, ça ne marche pas du tout avec Aladdin ! C’est peutêtre dû à l’âge car ma fille va sur ses cinq ans… Elle est encore jeune et elle n’a pas envie de le regarder. En revanche, j’ai fait le forcing pour lui montrer La Belle et le Clochard.

Là aussi c’est un film sur l’échange et le partage. Résultat, je dois maintenant cuisiner une fois par semaine des spaghettis aux boulettes ! Le message est donc bien passé ! (rires)

Sur Disney+, le film est diffusé avec un avertissem­ent, qui annonce qu’il contient ‘‘des représenta­tions datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures’’. Comment présentez-vous les anciens dessins animés à vos enfants ?

G. N. : Dans La Belle et le Clochard, j’ai été gênée par le fait que le chien s’appelle Clochard. Il n’a pas d’identité. Heureuseme­nt, Disney est en constante évolution sur ces sujets sensibles et sait être en phase avec son temps. Aujourd’hui être une princesse, c’est être une guerrière. Raya part à l’aventure et ne fait pas le ménage en souhaitant être délivrée. Anggun : Il ne faut pas oublier que l’inclusivit­é, ne signifie pas exclure les autres. Il faut se mélanger. La culture est faite pour être partagée.

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