« On a réussi à assurer la continuité du service »
« On a commencé à se rendre compte qu’il y avait un dysfonctionnement vers 17 heures, 17h30» , témoigne le Dr François Valli, directeur médical du Samu 06. La panne nationale des réseaux téléphoniques d’urgence, mercredi en fin de journée, n’a pas tardé à être confirmée : « Il se trouve que se tient actuellement le congrès de médecine d’urgence et nous étions en réunion virtuelle lorsque le président des Samu de France, le Dr Braun, nous a pour ainsi dire informés en direct du problème. »
Des confirmations
De leur côté, les sapeurs-pompiers l’ont aussi très vite découvert. « D’abord grâce à la veille que nous réalisons sur les médias sociaux », raconte le commandant Xavier Wiik, responsable du groupement en charge de l’alerte au sein du SDIS. Un premier tweet de la préfecture de l’Isère, vite relayé par le député Matras qui présente justement une proposition de loi visant à moderniser la chaîne d’alerte des secours, confirme ce que les 11 opérateurs et l’officier CODIS en poste ce soir-là au centre d’appels des pompiers commencent à percevoir : « En fait, les gens au téléphone nous disaient qu’ils avaient eu du mal à nous joindre. Parfois la communication était coupée brutalement. Et on n’arrivait plus à transférer les appels vers nos services partenaires que sont le Samu, la police ou la gendarmerie », décrit le commandant Wiik. Immédiatement, ces différents services ont pris des contre-mesures pour continuer à assurer leurs missions d’urgence bien qu’en mode dégradé. «Onafait passer la consigne à tous nos opérateurs de systématiquement rappeler les requérants lorsqu’une communication coupait. Pour nous, il n’y a pas de numéro masqué », rappelle le responsable des pompiers. Au centre 15 du Samu on a sorti les téléphones portables dont est doté le service pour justement palier une telle éventualité. Et dans les 77 casernes du département on a battu le rappel.
Il semble qu’aucun appel ne soit resté sans réponse
« Certains centres de secours fonctionnent avec des personnels d’astreinte qui ne sont pas toujours là physiquement, explique le commandant Wiik. On a fait en sorte qu’au moins un de ces personnels vienne sur place pour que les gens du village puissent trouver un interlocuteur sur place s’ils ne parvenaient plus à nous téléphoner. »
Au final, il semblerait qu’aucun appel au secours ne soit resté sans réponse. « Nous avons réalisé malgré tout 82 interventions dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui correspond à une activité normale en cette période », souligne le responsable du groupement en charge de l’alerte. Une chance car les secours ont tout de même eu à gérer au cours de ces dernières 24 heures un feu de toiture à Saorge, une fuite de gaz à Nice, 18 accidents de la route et 191 secours à personne à travers tout le département.