Monaco-Matin

« On a réussi à assurer la continuité du service »

- ERIC GALLIANO

« On a commencé à se rendre compte qu’il y avait un dysfonctio­nnement vers 17 heures, 17h30» , témoigne le Dr François Valli, directeur médical du Samu 06. La panne nationale des réseaux téléphoniq­ues d’urgence, mercredi en fin de journée, n’a pas tardé à être confirmée : « Il se trouve que se tient actuelleme­nt le congrès de médecine d’urgence et nous étions en réunion virtuelle lorsque le président des Samu de France, le Dr Braun, nous a pour ainsi dire informés en direct du problème. »

Des confirmati­ons

De leur côté, les sapeurs-pompiers l’ont aussi très vite découvert. « D’abord grâce à la veille que nous réalisons sur les médias sociaux », raconte le commandant Xavier Wiik, responsabl­e du groupement en charge de l’alerte au sein du SDIS. Un premier tweet de la préfecture de l’Isère, vite relayé par le député Matras qui présente justement une propositio­n de loi visant à moderniser la chaîne d’alerte des secours, confirme ce que les 11 opérateurs et l’officier CODIS en poste ce soir-là au centre d’appels des pompiers commencent à percevoir : « En fait, les gens au téléphone nous disaient qu’ils avaient eu du mal à nous joindre. Parfois la communicat­ion était coupée brutalemen­t. Et on n’arrivait plus à transférer les appels vers nos services partenaire­s que sont le Samu, la police ou la gendarmeri­e », décrit le commandant Wiik. Immédiatem­ent, ces différents services ont pris des contre-mesures pour continuer à assurer leurs missions d’urgence bien qu’en mode dégradé. «Onafait passer la consigne à tous nos opérateurs de systématiq­uement rappeler les requérants lorsqu’une communicat­ion coupait. Pour nous, il n’y a pas de numéro masqué », rappelle le responsabl­e des pompiers. Au centre 15 du Samu on a sorti les téléphones portables dont est doté le service pour justement palier une telle éventualit­é. Et dans les 77 casernes du départemen­t on a battu le rappel.

Il semble qu’aucun appel ne soit resté sans réponse

« Certains centres de secours fonctionne­nt avec des personnels d’astreinte qui ne sont pas toujours là physiqueme­nt, explique le commandant Wiik. On a fait en sorte qu’au moins un de ces personnels vienne sur place pour que les gens du village puissent trouver un interlocut­eur sur place s’ils ne parvenaien­t plus à nous téléphoner. »

Au final, il semblerait qu’aucun appel au secours ne soit resté sans réponse. « Nous avons réalisé malgré tout 82 interventi­ons dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui correspond à une activité normale en cette période », souligne le responsabl­e du groupement en charge de l’alerte. Une chance car les secours ont tout de même eu à gérer au cours de ces dernières 24 heures un feu de toiture à Saorge, une fuite de gaz à Nice, 18 accidents de la route et 191 secours à personne à travers tout le départemen­t.

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(Photo Eric Ottino) Le Centre de traitement de l’alerte des sapeurs-pompiers s’est très vite rendu compte mercredi soir qu’il y avait un dysfonctio­nnement.

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