ICI, ON PARLE U MUNEGASCU
Depuis quarante ans, c’est obligatoire jusqu’en e De moins en moins de lycéens
Le concours de langue monégasque garde une « identité forte » dans la culture de la Principauté. Depuis 40 ans, il permet de perpétuer la tradition et les origines de Monaco auprès des jeunes. Il regroupe tous les ans les élèves de toutes les écoles de la Principauté ayant des cours de monégasque.
Cette année, 1180 élèves ont participé à l’épreuve écrite. À l’issue de celle-ci, les 60 élèves de la 7e (CM2) à la 3e qui ont obtenu les meilleures notes ont passé un oral devant un jury de professeurs. Pour les collégiens, c’était le 31 mai et le 1er juin à la mairie de Monaco, alors que les 7e ont été entendus le 2 juin. Une remise des prix sera ensuite organisée pour féliciter tous les élèves. Cette année, elle se déroulera le 16 juin. Preuve de l’attachement de la Principauté à son patrimoine linguistique, à Monaco les cours de monégasque sont obligatoires jusqu’à la 5e. Au-delà c’est sur la base du volontariat.
« On parle d’hémorragie »
Stéphan Maggi, professeur de monégasque et coordinateur pour la langue monégasque, se réjouit tout de même du nombre d’élèves qui continuent à prendre l’option au collège. « On avait 42 élèves en 4e et 17 en 3e, donc il y a toujours un engouement. » Pourtant, après 40 ans d’existence, l’apprentissage du monégasque pourrait être menacé par la réforme du baccalauréat. En effet, l’apprentissage d’une langue régionale comporte désormais trois heures de cours par semaine et une mauvaise note peut pénaliser la moyenne, l’apprentissage des langues régionales devient donc moins attractif et avantageux pour les lycéens qui ne se pressent pas pour choisir cette option.
Selon l’adjoint au maire chargé du Patrimoine et des Traditions, Jacques Pastor, « la densité du programme a probablement poussé les lycéens à abandonner ».
Pour Stéphan Maggi, « on parle d’hémorragie, mais pas que pour le monégasque », toutes les langues régionales sont impactées par cette réforme, comme le mentounasc. Cette année, il n’a enseigné qu’à deux lycéens de seconde. Une première en 23 ans d’enseignement.
Pour éviter « l’effet domino », Stéphan Maggi et les défenseurs de la culture monégasque s’engagent dans « un combat permanent » et cherchent des solutions pour protéger ce précieux patrimoine.