Monaco-Matin

Assurances : une associatio­n aux côtés des sinistrés

- YANN DELANOË

Vers un collectif de sinistrés de la tempête Alex pour faire pression sur les assurances et faire en sorte qu’elles assument leur rôle ? S’il est encore trop tôt pour le dire, l’Union nationale des associatio­ns de lutte contre les inondation­s (Unalci), est en tout cas, depuis hier, dans les vallées sinistrées de la Roya et de la Vésubie pour étudier trente-huit dossiers problémati­ques identifiés par les associatio­ns de bénévoles qui oeuvrent auprès des sinistrés. Hier à Breil, aujourd’hui à Tende et dans la Vésubie, pour rencontrer les sinistrés qui ont des problèmes avec leur assurance. Et demain à Nice, dans les locaux du Secours populaire, pour des visioconfé­rences avec les sinistrés qu’ils n’auront pu rencontrer physiqueme­nt.

Quel constat ?

Hier dans la Roya, ils ont pu étudier dix dossiers. Les assurances ont-elles manqué à leurs obligation­s ? « Pour les dossiers que nous avons pu voir, le constat, c’est que la plupart des gens sont en attente des rapports d’expertise. C’est-àdire qu’ils ont déclaré le sinistre, que l’expert est passé, mais qu’ils n’ont aucun retour et donc, pour certains, aucune indemnité », explique Josiane Janisset, représenta­nte légale de l’Unalci. Pour l’instant donc pas de manquement. « Juste une espèce d’omerta, de silence. Les sinistrés ne savent rien. Ils se découragen­t », indique Marc Piednoël, fondateur de l’Unalci.

« Certains dont la demeure a été mise en péril attendent de savoir s’ils pourront un jour la réintégrer, ou si elle fera l’objet d’une acquisitio­n à l’amiable par le fonds Barnier. Pour que les assurances puissent avancer il faut aussi que l’État prenne des décisions… », expose Josiane Janisset.

Quels espoirs ?

Le fonds Barnier permet d’acquérir les maisons sinistrées à plus de 50 %. Dans une limite de 240 000 euros. « Le problème, c’est que le fonds Barnier, s’il permet la remise en état des terrains et chemins d’accès qui sont propriété des collectivi­tés territoria­les, ne prend pas en charge les terrains de particulie­rs. C’est regrettabl­e. Au total, sur les deux cents millions d’euros du fonds Barnier, moins de 20 millions vont aux sinistrés particulie­rs », regrette Josiane Janisset, avant de poursuivre : « C’est un phénomène exceptionn­el. La loi de finances 2021 l’a bien pris en compte, car c’est la première fois que l’on peut utiliser le fonds Barnier post-catastroph­e, puisque c’est normalemen­t un fonds de prévention. Cette loi de finances fait en sorte de prendre en compte de manière rétroactiv­e les sinistrés de la tempête Alex. Face à cette situation, il faut que le fonds Barnier soit utilisé encore plus pour les sinistrés particulie­rs, souvent bien plus démunis face à ces catastroph­es que les collectivi­tés territoria­les. »

Quelles actions ?

Que peut faire l’associatio­n ? « Nous sommes là pour conseiller les sinistrés, pour les aider à rédiger des courriers auprès de leurs assurances, faire en sorte qu’ils aient accès à leur dossier. Et nous les aidons aussi à obtenir des réponses de la part de l’État, auprès de la préfecture. » Dans un premier temps… Car si des manquement­s étaient avérés de la part des assurances, l’associatio­n pourrait aller plus loin, aux côtés des sinistrés.

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(Photo archives J.-F.-O.) L’Unalci étudie  dossiers de sinistrés en trois jours.

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