Assurances : une association aux côtés des sinistrés
Vers un collectif de sinistrés de la tempête Alex pour faire pression sur les assurances et faire en sorte qu’elles assument leur rôle ? S’il est encore trop tôt pour le dire, l’Union nationale des associations de lutte contre les inondations (Unalci), est en tout cas, depuis hier, dans les vallées sinistrées de la Roya et de la Vésubie pour étudier trente-huit dossiers problématiques identifiés par les associations de bénévoles qui oeuvrent auprès des sinistrés. Hier à Breil, aujourd’hui à Tende et dans la Vésubie, pour rencontrer les sinistrés qui ont des problèmes avec leur assurance. Et demain à Nice, dans les locaux du Secours populaire, pour des visioconférences avec les sinistrés qu’ils n’auront pu rencontrer physiquement.
Quel constat ?
Hier dans la Roya, ils ont pu étudier dix dossiers. Les assurances ont-elles manqué à leurs obligations ? « Pour les dossiers que nous avons pu voir, le constat, c’est que la plupart des gens sont en attente des rapports d’expertise. C’est-àdire qu’ils ont déclaré le sinistre, que l’expert est passé, mais qu’ils n’ont aucun retour et donc, pour certains, aucune indemnité », explique Josiane Janisset, représentante légale de l’Unalci. Pour l’instant donc pas de manquement. « Juste une espèce d’omerta, de silence. Les sinistrés ne savent rien. Ils se découragent », indique Marc Piednoël, fondateur de l’Unalci.
« Certains dont la demeure a été mise en péril attendent de savoir s’ils pourront un jour la réintégrer, ou si elle fera l’objet d’une acquisition à l’amiable par le fonds Barnier. Pour que les assurances puissent avancer il faut aussi que l’État prenne des décisions… », expose Josiane Janisset.
Quels espoirs ?
Le fonds Barnier permet d’acquérir les maisons sinistrées à plus de 50 %. Dans une limite de 240 000 euros. « Le problème, c’est que le fonds Barnier, s’il permet la remise en état des terrains et chemins d’accès qui sont propriété des collectivités territoriales, ne prend pas en charge les terrains de particuliers. C’est regrettable. Au total, sur les deux cents millions d’euros du fonds Barnier, moins de 20 millions vont aux sinistrés particuliers », regrette Josiane Janisset, avant de poursuivre : « C’est un phénomène exceptionnel. La loi de finances 2021 l’a bien pris en compte, car c’est la première fois que l’on peut utiliser le fonds Barnier post-catastrophe, puisque c’est normalement un fonds de prévention. Cette loi de finances fait en sorte de prendre en compte de manière rétroactive les sinistrés de la tempête Alex. Face à cette situation, il faut que le fonds Barnier soit utilisé encore plus pour les sinistrés particuliers, souvent bien plus démunis face à ces catastrophes que les collectivités territoriales. »
Quelles actions ?
Que peut faire l’association ? « Nous sommes là pour conseiller les sinistrés, pour les aider à rédiger des courriers auprès de leurs assurances, faire en sorte qu’ils aient accès à leur dossier. Et nous les aidons aussi à obtenir des réponses de la part de l’État, auprès de la préfecture. » Dans un premier temps… Car si des manquements étaient avérés de la part des assurances, l’association pourrait aller plus loin, aux côtés des sinistrés.