Mort suspecte aux Seychelles : un Niçois devant la justice
Le graffeur Otom, « inculpé » pour le meurtre de sa compagne, est convoqué aujourd’hui pour une première comparution devant un tribunal seychellois. Il devra dire s’il plaide ou non coupable.
Le sort judiciaire de l’artiste niçois Thomas Debatisse, alias Otom, se joue en partie aujourd’hui à Victoria, la capitale des Seychelles, archipel de 115 îles situé dans l’océan Indien, à 1 500 km au large du Kenya. Dans un communiqué publié le 27 mai, la police locale a précisé que Thomas Debatisse avait été « formellement inculpé » pour le meurtre de sa compagne, Emmanuelle Badibanga, crime survenu le 27 avril dans une chambre du Club Med. Placé en détention provisoire, le graffeur niçois doit comparaître aujourd’hui devant la Cour suprême à 13 h 30 (11 h 30, heure française). Selon la procédure anglosaxonne, un juge devra estimer si les charges sont suffisantes pour garder Thomas Debatisse en détention et pour lancer de nouvelles investigations. Il sera demandé au suspect s’il plaide ou non coupable. Selon l’article 194 du Code pénal des Seychelles, le meurtre aggravé est puni par la réclusion criminelle à perpétuité
Meurtre maquillé en suicide ?
Laissé libre quelques jours après le drame qu’il a lui même annoncé aux proches d’Emmanuelle, il a été interpellé et incarcéré une fois que la justice a pris connaissance du rapport d’autopsie. Manifestement, les constatations médico-légales sont en discordance avec son récit. Elles concluent à une mort par étranglement et non par pendaison, laissant entendre qu’il s’agit d’un meurtre maquillé en suicide. Thomas Debatisse alias
Otom était l’invité du Club Med de l’île Saint-Anne pour y réaliser une fresque. Emmanuelle Badibanga a été retrouvée pendue au porteserviettes de leur salle de bains trois jours avant la fin du séjour. Son compagnon l’a découverte et a donné l’alerte après avoir tenté de la réanimer. Les autorités judiciaires locales considèrent ce décès comme « fortement suspect », confirme Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice qui a ouvert à son tour une enquête pour « homicide volontaire par conjoint ». « Nous avons été saisis le 7 mai de ces faits par le parquet de Paris, lui-même informé par le ministère des Affaires étrangères, et nous avons saisi le 12 mai la police judiciaire de Nice » ,a précisé le magistrat.