Monaco-Matin

« Le plus bel endroit, c’est la Méditerran­ée »

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Principale qualité ? L’optimisme. Principal défaut ? L’hyperactiv­ité.

Plus beau souvenir en course ?

L’arrivée du Vendée Globe. Parce que c’était tellement dur... Et parce que j’étais tellement fière pour tous les gens qui m’ont suivie. C’était vraiment fort. Une émotion que je n’avais jamais ressentie avant. J’étais sur un nuage.

Le pire ?

Le jour de Noël du Vendée Globe quand la bastaque (le câble qui tient le mât) casse et que je vois le mât se pliait en deux comme une canne à pêche. L’instant de quelques secondes, j’ai cru que l’aventure était terminée. Le plus bel endroit découvert ?

De toute ma carrière de navigatric­e, je peux vous dire que le plus bel endroit c’est la Méditerran­ée. Il y a une grande diversité entre la côte sud et la côte nord, une vraie histoire, des cultures riches et variées. Et puis il y a la Corse pas loin et ce paysage maralpin avec les montagnes enneigées quand on rentre à la maison. C’est juste unique. Le plus effrayant ? Quand tu remontes l’Atlantique et que tu arrives dans le golfe de Gascogne, tu dois traverser un rail avec des cargos qui ressemble à une vraie autoroute. Et moi, à ce moment-là pendant le Vendée, je n’ai plus ni radars, ni radio. Je devais être hyper vigilante et je n’ai dormi que trois fois  minutes sur les trois derniers jours pour éviter la collision. Vous est-il arrivé de vous ennuyer pendant le Vendée ? Non, franchemen­t. On est toujours hyper occupé à régler le bateau, à gérer la météo, à élaborer une stratégie, à réparer du matériel ou trouver un peu de temps pour soi.

Une idole ?

Mon frère Cyril qui est papa de trois garçons et habite aux Baléares, à Ibiza. On n’a pas du tout la même vie. Lui, il l’a dédiée à l’éducation de ses enfants. C’est mon héros. La maternité ?

Je ne me suis pas permis d’être maman car si on lâche le circuit, surtout en étant une femme, ce n’est pas évident de revenir. Là, on est en train de demander avec les filles du Vendée Globe d’avoir une dérogation si on a un enfant dans les quatre ans que durent les qualificat­ions. Sinon on ne peut pas y arriver ! J’ai  ans, j’espère avoir un enfant dans les années à venir. Si ça ne fonctionne pas, ce n’est pas grave, c’est la vie. Florence Arthaud, avec qui vous avez navigué ?

J’ai énormément appris avec Flo. Une navigatric­e hors pair et aussi un bel exemple de liberté dans sa manière d’être et de vivre en tant que femme. J’ai beaucoup pensé à elle pendant le Vendée Globe. Elle restera une jolie étoile à suivre toute ma vie. Des hobbies ?

Plein, mais je manque de temps. J’aimerais écrire plus, tenir une chronique dans un journal ou à la radio, passer plus de temps à me balader en montagne. J’aimerais aussi beaucoup aller un jour au Japon à vélo. Pour vivre une aventure différente de celle de la mer.

Style de musique ?

Je suis éclectique. Si je peux chanter et danser, ça me va. Plat préféré ?

Pizza à la mozzarella buffala. Comment gère-t-on la vie de couple quand on est marin ? J’ai eu à faire le choix entre mon métier et ma vie familiale ou sentimenta­le. J’ai toujours choisi mon métier parce que je trouvais inacceptab­le qu’on m’impose de rester à la maison. Et aujourd’hui, j’ai la très grande chance d’avoir un compagnon qui me soutient dans tout ce que je fais.

RECUEILLI PAR M.D.

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