Ivre à la descente du train, du cannabis dans ses poches
Tribunal correctionnel Arrêté pour ivresse à la gare, un Turbiasque a été surpris avec du cannabis et de d’herbe afin de pallier des faiblesses personnelles. Il a écopé de 400 euros d’amende.
Fumette, whisky et petite virée ! Estce la recette idéale pour améliorer son cursus universitaire ? A la barre du tribunal correctionnel un étudiant en costume sombre n’a pas l’apparence d’un addict aux substances illicites. Pourtant, il a été reconnu coupable de détention et d’usage de stupéfiants. Pour avoir détenu quelque 8 grammes de cannabis et 2 grammes d’herbe, il a été condamné à 400 euros d’amende avec sursis.
Le jeune turbiasque avait été interpellé à la gare SNCF, le 30 janvier dernier, à sa descente du train en provenance de Menton.
Une ivresse prononcée à heures
Aucun délire hallucinatoire. Mais une ivresse plutôt prononcée, vite remarquée par les policiers. Le prévenu ne va pas se faire prier longtemps pour leur remettre les petites quantités de stupéfiants qu’il détient dans ses poches. Démonstration, preuves, vérifications... Le président Jérôme Fougeras Lavergnolle instruit méthodiquement le dossier et sermonne le prévenu, inconnu jusque-là de la justice, sur son attitude absurde. « Il était 15 h 40 quand vous avez été contrôlé, note le magistrat, avec un problème d’alcool qui ne vous est pas reproché. Quelle est votre version ? »
A écouter ce jeune homme, il avait passé la soirée et une partie de la journée chez un ami mentonnais à faire la bamboula et boire du whisky. Mais la drogue était uniquement consommée chez lui.
« Je fume depuis quatre ans, détaille-t-il, 10 grammes de cannabis par semaine environ que je me procure à Nice. »
Cette consommation, faut-il le croire, réduirait ses niveaux de stress et décuplerait ses capacités de concentration.
Fini l’angoisse des partiels, c’est pour lui l’unique moyen de concilier études, travail et vie sociale. Cependant, l’étudiant a promis de ralentir sa consommation. Pour autant, même s’il n’y a pas de trafic, la loi sanctionne l’infraction jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Alors, forte de cette observation, le premier substitut Cyrielle Colle prône «un avertissement solennel afin de ne pas obérer le devenir du prévenu. N’anéantissez pas vos diplômes avec des condamnations. D’autre part, vous n’êtes pas encore sorti de cette addiction aux stupéfiants. Ce sera une peine d’amende de 400 euros. Certes, vous ne travaillez pas. Mais vous puiserez dans votre argent de poche. De toute façon, vous trouvez bien l’argent pour acheter chaque fois la drogue... »
« Il a un problème »
Réaction instinctive de Me Christophe Ballerio pour son client, décrit « comme un homme volontaire. Il veut sorti de cet enfer comme de l’alcool. Oui ! A 20 ans il a un problème. Sachez cependant que depuis le mois de mars il est suivi par un médecin pour se soigner et en finir avec ses addictions. Il est honnête en estimant qu’il ne pourra pas tout stopper du jour au lendemain. Quant aux réquisitions, elles ne sont pas appropriées. La peine d’amende risque d’être instruite au casier judiciaire de mon client. Cela ne va-t-il pas décourager d’éventuels employeurs ? », s’interroge son intercesseur pour conclure. Le tribunal substituera la peine d’amende ferme par du sursis et la condamnation n’apparaîtra pas sur le casier monégasque. En revanche, toute compétence pour le casier français échappe à la juridiction concernée.