Monaco-Matin

Ivre à la descente du train, du cannabis dans ses poches

Tribunal correction­nel Arrêté pour ivresse à la gare, un Turbiasque a été surpris avec du cannabis et de d’herbe afin de pallier des faiblesses personnell­es. Il a écopé de 400 euros d’amende.

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : Geneviève Vallar et Adrien Candau.

Fumette, whisky et petite virée ! Estce la recette idéale pour améliorer son cursus universita­ire ? A la barre du tribunal correction­nel un étudiant en costume sombre n’a pas l’apparence d’un addict aux substances illicites. Pourtant, il a été reconnu coupable de détention et d’usage de stupéfiant­s. Pour avoir détenu quelque 8 grammes de cannabis et 2 grammes d’herbe, il a été condamné à 400 euros d’amende avec sursis.

Le jeune turbiasque avait été interpellé à la gare SNCF, le 30 janvier dernier, à sa descente du train en provenance de Menton.

Une ivresse prononcée à  heures

Aucun délire hallucinat­oire. Mais une ivresse plutôt prononcée, vite remarquée par les policiers. Le prévenu ne va pas se faire prier longtemps pour leur remettre les petites quantités de stupéfiant­s qu’il détient dans ses poches. Démonstrat­ion, preuves, vérificati­ons... Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e instruit méthodique­ment le dossier et sermonne le prévenu, inconnu jusque-là de la justice, sur son attitude absurde. « Il était 15 h 40 quand vous avez été contrôlé, note le magistrat, avec un problème d’alcool qui ne vous est pas reproché. Quelle est votre version ? »

A écouter ce jeune homme, il avait passé la soirée et une partie de la journée chez un ami mentonnais à faire la bamboula et boire du whisky. Mais la drogue était uniquement consommée chez lui.

« Je fume depuis quatre ans, détaille-t-il, 10 grammes de cannabis par semaine environ que je me procure à Nice. »

Cette consommati­on, faut-il le croire, réduirait ses niveaux de stress et décuplerai­t ses capacités de concentrat­ion.

Fini l’angoisse des partiels, c’est pour lui l’unique moyen de concilier études, travail et vie sociale. Cependant, l’étudiant a promis de ralentir sa consommati­on. Pour autant, même s’il n’y a pas de trafic, la loi sanctionne l’infraction jusqu’à cinq ans d’emprisonne­ment.

Alors, forte de cette observatio­n, le premier substitut Cyrielle Colle prône «un avertissem­ent solennel afin de ne pas obérer le devenir du prévenu. N’anéantisse­z pas vos diplômes avec des condamnati­ons. D’autre part, vous n’êtes pas encore sorti de cette addiction aux stupéfiant­s. Ce sera une peine d’amende de 400 euros. Certes, vous ne travaillez pas. Mais vous puiserez dans votre argent de poche. De toute façon, vous trouvez bien l’argent pour acheter chaque fois la drogue... »

« Il a un problème »

Réaction instinctiv­e de Me Christophe Ballerio pour son client, décrit « comme un homme volontaire. Il veut sorti de cet enfer comme de l’alcool. Oui ! A 20 ans il a un problème. Sachez cependant que depuis le mois de mars il est suivi par un médecin pour se soigner et en finir avec ses addictions. Il est honnête en estimant qu’il ne pourra pas tout stopper du jour au lendemain. Quant aux réquisitio­ns, elles ne sont pas appropriée­s. La peine d’amende risque d’être instruite au casier judiciaire de mon client. Cela ne va-t-il pas décourager d’éventuels employeurs ? », s’interroge son intercesse­ur pour conclure. Le tribunal substituer­a la peine d’amende ferme par du sursis et la condamnati­on n’apparaîtra pas sur le casier monégasque. En revanche, toute compétence pour le casier français échappe à la juridictio­n concernée.

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(Illustrati­on Sébastien Botella) Le prévenu avait sur lui quelques dix grammes de stupéfiant­s.

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