Monaco-Matin

Vista : les trois problèmes soulevés par l’Aspona

- A. R.

Depuis que le chantier du Vista palace – qu’il faudra désormais appeler le Maybourne Riviera – a repris, et plus encore depuis l’interview récemment accordée par le maire de Roquebrune-Cap-Martin, des photos anciennes de l’établissem­ent fleurissen­t sur les réseaux sociaux. Comme témoignage des évolutions architectu­rales depuis 1870, quand il s’agissait encore d’un chalet abritant un salon de thé. Comme preuve, pour les détracteur­s, des attaques à l’environnem­ent. L’Aspona (Associatio­n pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin, Menton et environs) évoque quant à elle « l’acharnemen­t déployé depuis presque un siècle par les constructe­urs sur cette falaise, à des fins commercial­es exclusives ». Déplorant l’absence de prise en compte de trois enjeux majeurs.

La mise en danger d’autrui

Dès 2017, l’associatio­n avait demandé que les riverains vivant au pied de la falaise – menacés par des risques d’éboulement­s – aient accès à un certain nombres d’informatio­ns : avancement des travaux de conforteme­nt de la falaise, connaissan­ce des « correctifs substantie­ls apportés au projet » et des mesures de protection prises. « Cette requête a été complèteme­nt ignorée, notamment par les services de l’État », regrettent aujourd’hui encore les membres de l’Aspona.

La préservati­on du site et du paysage.

« Le site a subi une profonde défigurati­on en totale contradict­ion avec la protection des falaises littorales, telle qu’établie par la Directive Territoria­le d’Aménagemen­t des Alpes-Maritimes, comme au titre des Corniches de la Riviera », estime l’associatio­n de défense de l’environnem­ent.

L’environnem­ent et la biodiversi­té

D’après l’Aspona, le principe ERC (éviter-réduire-compenser) – prescrit par le Code français de l’environnem­ent de 1976, puis par un certain nombre de décrets et arrêtés – aurait dû s’appliquer pour ce chantier de grande ampleur. Il aurait notamment été de bon ton d’« éviter la dégradatio­n et l’atteinte à la flore-faune » jugent les membres. Mais à leurs yeux, « les motivation­s spéculativ­es étaient telles que la réduction n’a pas même été envisagée, pour s’en tenir à une estimation pour solde de tout compte de la compensati­on à verser pour assurer le suivi de l’évolution des population­s de chauves-souris chassées de leurs refuges ». Face au « mépris avec lequel ont été traités ces trois enjeux », et alors que l’établissem­ent s’apprête à ouvrir, l’Aspona s’attache à un souhait : que, compte tenu de l’extrême fragilité du site, l’ouvrage fasse au minimum l’objet d’une surveillan­ce régulière et de mesures pour limiter les pollutions lumineuses.

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(DR) De vieilles vues du Vistaero circulent beaucoup sur les réseaux sociaux depuis que le chantier XXL a été lancé.

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