Riquier-Arson : colère face aux arracheurs de colliers
Les agressions de personnes âgées se multiplient à Nice. Mardi, une septuagénaire a été jetée sur un mur, rue Barberis. Le maire, Christian Estrosi, réagit. Les riverains, eux, sont excédés.
Le portrait-robot des victimes ? Des femmes, majoritairement. Plutôt âgées. Des habitantes des quartiers Arson ou Riquier, à Nice, qui rentrent chez elle, seules, ou qui déambulent dans une des rues du secteur.
Depuis plusieurs semaines, les arrachages de collier s’y multiplient. De quoi tristement rappeler que les voleurs, aussi, étaient confinés.
Ce mardi, c’est dans l’entrée du 40 rue Barberis qu’une dame de 70 ans a été violemment agressée, vers 13 heures, par deux individus. Ils l’ont bousculée, dépouillée d’une chaîne, et ont pris la fuite. Une garde à vue est en cours [lire ci-contre]. Dans le quartier, le ras-le-bol est latent. Car, le 26 mai, le même scénario s’était déjà produit. Une quasi nonagénaire s’était fait arracher ses bijoux rue Malonnière, à l’angle de la rue Scaliero, une voie qui longe la place Arson.
Alertés par un témoin, les policiers ont finalement mis la main sur les voyous grâce aux caméras de vidéo surveillance.
Récompense
Les jeunes auteurs avaient pris la fuite du côté de la rue d’Angleterre dans l’hypercentre. Une chaîne en or avec un crucifix, et un médaillon religieux, avaient été retrouvés sur eux (NiceMatin du 1er juin). Mairie et police nationale disent prendre ces agressions à répétition très au sérieux [lire ci-dessous]. L’inquiétude, la colère et le sentiment d’insécurité sont palpables chez les riverains. Personne n’a oublié l’adolescent poignardé place des Cigalusa le 11 mars.
Les causes ? Un proche d’une victime d’arrachage de collier dénonce l’immigration et accuse pêle-mêle la police de ne rien faire, la justice de laxisme et la presse de vouloir faire le buzz. Un autre, que nous interrogeons, affirme que «les médias ne veulent pas en parler (sic) ».
Témoigner ? Tous deux refuseront. Sur Facebook, certains promettent une récompense en échange des noms des auteurs. Auteurs depuis arrêtés par la police municipale grâce aux caméras. « C’est un quartier où les personnes âgées veulent habiter car c’est proche des commodités, commente Didier Gajetti, administrateur de biens rue Barberis. En général elles ont un peu d’argent car le prix des appartements est élevé. Tous ces jeunes qui traînent sur la place Arson ont donc trouvé des proies faciles. C’était arrivé l’année dernière, ça s’était un peu arrêté, là ça recommence. » Didier Gajetti se sent particulièrement concerné. Son père s’est fait arracher son collier devant une supérette de la rue Beaumont, à deux pas de là, il y a un an. Quelques mètres plus loin, un riverain nous relate l’agression de sa femme, passage Barberis, il y a quelques années. « Elle avait été traînée au sol pour lui arracher son collier. » Il lève les yeux au ciel, fataliste.
Cette délinquance s’inscrit dans un cadre de montée des petits trafics de stups, rues Smolett, Arson, Barberis, notamment. De quoi faire grimper la tension dans le quartier. « On en a marre, il faut faire le ménage, ou on le fera nous-mêmes », lance un habitant de la place Arson.