« Aucune aide à la perte d’exploitation n’est prévue »
Manuel Putelat attaque sa cinquième année de gardien du refuge de la Cougourde, sur les hauteurs du Boréon, dans la Vésubie. Mais comme pour ses collègues des Merveilles, de Fontanalbe, de la Valmasque et de la Madone de Fenestre, c’est la première fois qu’il a aussi peu de certitudes. En plus des conditions sanitaires (qui l’obligent à réduire le nombre de couchages), il y a désormais Alex, qui a provoqué deux chantiers. Celui qui relie SaintMartin-Vésubie au Boréon : la métropole a promis que tous les véhicules pourraient s’y aventurer d’ici au 1er juillet. En parallèle, il faut relier le Boréon à son refuge et au célèbre lac de Trécolpas : les sentiers ont été ravagés, trois passerelles ont été emportées et sont pour l’instant soumis à un arrêté d’interdiction… Le Département s’y est mis et doit achever un sentier d’ici à la fin du mois de juin.
« Je veux être présent pour ceux qui ont envie de passer »
Le voilà incapable d’annoncer une date d’ouverture. « Cette incertitude pèse. Je fais monter une bonne partie de ma marchandise le 10 juin. Je ne sais pas si je reste sur place ou si je redescends. Je ne sais pas ce que vont faire les gens : je me déciderai en fonction du passage. Le problème, ce n’est pas de perdre de la clientèle, mais plus une question d’image. Je veux être présent pour les quelques personnes qui ont envie de passer. En tout cas, je serai là à partir du 25 juin. »
Il reste convaincu que les gens monteront cet été. «En juillet, ce sera parti. Statistiquement, on a 50 % de nos clients pour qui c’est la première nuit au refuge. Ces gens-là vont venir : l’an dernier, on a eu encore plus de novices. Oui, la zone sinistrée peut refroidir des gens, mais on aura aussi ceux qui viendront voir les dégâts. » Mais au final, la perte sera bien là. Et selon Manuel Putelat, « aucune aide à la perte d’exploitation n’est prévue pour les refuges, gîtes et hôtels encore impactés cet été par les conséquences de la tempête Alex. Seules les entreprises ouvertes en hiver ont reçu des aides jusqu’à décembre 2020. »
Inquiets pour leur été, Manuel et ses collègues concernés (refuges de la Valmasque, Fontanalbe, Merveilles, Madone de Fenestre) ont écrit une lettre commune à toutes les collectivités (Région, Département, Métropole, Carf, préfecture, CCI), pour demander la mise en place d’une aide : « Nous n’avons eu aucune réponse pour le moment. »