Régionales : petites prises de tête entre têtes de liste
Cinq des neuf chefs de file ont débattu, hier soir, devant les caméras de France 3. À coups de chiffres contradictoires et, parfois, avec des formules toutes faites. Laborieux et soporifique.
Quelques questions de fond plus ou moins éludées par des candidats pas en forme. On pourrait résumer ainsi le débat parfois laborieux, souvent soporifique, qui a opposé hier soir cinq des neuf candidats aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (1). Interrogé par Nathalie Layani, Thierry Bezer et Philippe Boccara, chacun s'est efforcé de délivrer ses punchlines dans le décor de l'IEP d'Aix-en-Provence.
D'abord en réagissant au sondage publié le matin même (lire ci-dessous). Un quart d'heure est consacré aux alliances réelles ou supposées. Renaud Muselier s’insurge le premier : « Je ne suis pas soutenu par LREM, s’agace-t-il. J'ai réuni sur ma liste toutes les composantes politiques de la majorité régionale et de la majorité présidentielle. »
Jean-Laurent Félizia refuse de dire s'il
pourrait se désister au second tour : « On met la charrue avant les boeufs, on obère le débat. À un moment donné, il faut regarder ce qui s'est passé en 2015 : le peuple de gauche devait être consulté. Ça n'a pas été le cas. » Thierry Mariani se gausse : «Jen'ai pas ce problème, moi, je n'ai pas d'alliance à négocier au second tour. Les alliances, je les fais avec les électeurs dès le 20 juin. Ma liste ne changera pas. »
Les chiffres pleuvent
Jean-Marc Governatori tente de placer une phrase giscardienne qui tombe à plat : « Les élus n'ont pas les qualités de coeur qu'il faudrait. » Noël Chuisano lève les bras : « Les électeurs sont désorientés. »
En effet. Et cela ne va pas s'arranger au fil des échanges. Il y a ceux qui se bombardent à coups de statistiques, comme Muselier et Mariani, disant crânement tout et son contraire – en matière de sécurité dans les transports notamment.
Ou ceux qui, comme Jean-Laurent Félizia ou Jean-Marc Governatori, estiment que « du bon boulot a été fait, mais qu'on peut faire mieux. » Les thèmes s’égrènent, les chiffres pleuvent. Lycées, économie, tourisme, culture : la vraie vie des citoyens est compressée sous la pression du chronomètre. Ce qu’on apprend ? Pas grandchose. Sinon qu’il est très difficile de débattre à plusieurs et que les idées fleurissent mal sous les projecteurs.
LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr
1. Noël Chuisano ("Rassemblement de la droite républicaine",DLF),Jean-LaurentFélizia("LeRassemblement écologique et social"), Jean-Marc Governatori ("L'Écologie au centre", Cap écologie),Thierry Mariani ("Construisons la région de demain", RN et Droite populaire) et Renaud Muselier ("Notre région d'abord", LR).