Franz-Olivier Giesbert : « Ce que la justice lui a fait est dégueulasse ! »
Journaliste, éditorialiste, biographe, passé du Nouvel Obs àlatêtedu Figaro puis, en , à la direction éditoriale de La Provence, Franz-Olivier Giesbert ne dissimule pas sa proximité avec Bernard Tapie. L’affection qu’il porte à « l’homme aux mille vies » n’a cependant pas atténué le sens critique de FOG. Sa biographie appuie souvent sur les outrances de l’ancien patron de l’OM, révèle ses pirouettes, mais, preuves à l’appui, entend surtout le réhabiliter. Sur l’affaire de la vente d’Adidas par le Crédit Lyonnais qui précipite la chute de Nanard, FOG évoque « une injustice qui déclenchera un acharnement, voire une chasse à l’homme comme la seconde moitié du siècle dernier n’en avait pas connu ! »
Le pitch de cette injustice qu’il dénonce longuement dans Leçons de vie, de mort et d’amour, FOG le fait volontiers : « C’est l’histoire d’une banque nationale qui est proche de la faillite pour avoir multiplié des investissements hasardeux dans la bulle immobilière. La bulle a explosé, le Crédit Lyonnais est exsangue. Tapie tombe au pire moment. Il a décidé de vendre Adidas - qu’il vient de restructurer sur les conseils de Mitterrand pour être libre de se consacrer sans conflit d’intérêts à la politique. Et là, on le vole. Il n’y a pas d’autre mot. Quand elle n’est pas aux ordres, la justice l’a d’ailleurs confirmé. La banque se trouve des faux nez - des sociétés offshore planquées dans des paradis fiscaux - qui, pour son compte, rachètent Adidas milliards de francs tout en ayant déjà, sous le coude, un acquéreur (Robert-Louis Dreyfus) pour milliards ! Naturellement, l’État, propriétaire du Crédit Lyonnais, se garde bien d’en informer Bernard Tapie qui est ainsi doublement piégé : volé et accusé de faillite frauduleuse. Cette histoire est tout simplement dégueulasse ! »
La biographie de FOG fourmille d’anecdotes croustillantes. En voici trois.
■ L’enfance. 1944, la France est encore occupée. Au Bourget, le petit Tapie à 4 ans. Une vilaine otite le terrasse et se transforme en mastoïdite. L’enfant souffre, il ne sera soulagé que par une intervention chirurgicale en urgence pratiquée par des «médecins allemands. Déjà, je me distinguais ! »
■ Le Tour de France . « J’adore Hinault, qui est un baroudeur, un sanguin, une tête brûlée. Je ne supporte pas l’idée qu’il puisse être humilié. Dans le final de l’Alpe d’Huez, je lis dans les yeux de Bernard que tout est perdu pour lui, que LeMond va donc le larguer