Monaco-Matin

UPA : « Il n’y a pas de solution légale »

Le parc en fleurs et gazon de la résidence Montrose, quartier du Prado à Cannes, est envahi de lapins ! Échappés d’un élevage à proximité, ces intrus sont loin de faire l’unanimité des résidents.

- GAËLLE ARAMA

Deux grandes oreilles surgissent de la haie. Trois petits bonds rapides. Et c’est un attendriss­ant lapin noir qui gambade sur le vert gazon du parc planté de fleurs de la résidence Montrose, dans le quartier du Prado. Et il n’est pas le seul ! Depuis quelques mois, c’est une colonie de lagomorphe­s qui semble avoir élu domicile au coeur de cette copropriét­é chic. Et quand on sait que le temps de gestation pour les lapines est d’un mois…

« Les enfants adorent »

« On a vu les premiers en février. Ils sortent surtout le matin ou en fin d’après-midi. C’est très mignon, les enfants adorent », indique Martine, une résidente, membre du conseil syndical. Le problème, c’est qu’ils créent des dégâts. » Et oui, ces petits lapins adorent les fleurs. Mais pas seulement… « Une voisine en rez-de-jardin s’est fait dévorer son basilic et sa ciboulette ! On a retardé les plantation­s du printemps exprès. » Cette invasion bucolique qui trouverait son origine dans un

À quelques mètres de la piscine de la résidence, un intrus mignon, mais gourmand...

élevage dans un jardin voisin, n’est pas du goût de certains copropriét­aires. Parmi eux, Joël l’avoue : il est favorable à l’éradicatio­n pure et simple de ces intrus. « J’ai cherché des entreprise­s. Personne ne fait les lapins. » Heureuseme­nt, il y a d’autres solutions. Alertés, les inspecteur­s de salubrité publique de la mairie de Cannes ont identifié le propriétai­re de l’élevage. Actuelleme­nt hospitalis­é, il n’est pas en mesure de régler la situation. Ses animaux se seraient échappés de leurs clapiers.

Une capture

« C’est Amitié solidarité animale (ASA 06), fourrière animale communale, qui a la mission de procéder à la capture des lapins », indique la mairie de Cannes.

« Pas de stérilisat­ion, mais une capture pour pouvoir ensuite les faire adopter par des familles d’accueil », explique Cécilia Fruleux, d’ASA06. Mais quelle sociabilit­é avec l’homme pour ces petites bêtes qui ont goûté à la totale liberté ? Les associatio­ns de protection déplorent « les abandons de plus en plus fréquents de lapins nains, dus notamment à l’achat compulsif en animalerie ».

À Montrose, la difficulté, ce sera sans nul doute la capture. « C’est plus compliqué de les attirer avec de la nourriture comme les chats », explique Cécilia Fruleux.

Une résidente est actuelleme­nt chargée de leur donner

Les îlots de lapins qui prolifèren­t, un problème complexe à régler pour l’associatio­n de protection animale UPA , qui tente de gérer deux autres foyers, à Nice sur la plaine du Var et à Antibes dans le secteur Saint Maymes/Lauvert. « C’est une catastroph­e, les gens les abandonnen­t et ils prolifèren­t, regrette Marine de l’UPA . La solution, c’est la stérilisat­ion des femelles, mais c’est compliqué de les attraper, et surtout l’opération est coûteuse (€). On l’a fait pour six femelles à Nice, et on a fait adopter les lapereaux, mais nous n’avons pas assez de moyens. »

La solution ? « Que les mairies allouent un budget, comme c’est le cas pour les chats. » L’associatio­n plaide aussi pour que « les animalerie­s ne vendent que des animaux stérilisés, comme au Canada ».

Ces deux riverains du conseil syndical cherchent une solution à cette étonnante invasion.

des petits légumes pour préparer l’opération de capture, facturée au propriétai­re puisqu’elle se déroule sur un terrain privé…

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(Photos Eric Ottino)
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